Bill Viola au grand Palais jusqu’au 21 juillet

Bill-Viola_inside_full_content_pm_v8Cette première exposition d’un vidéaste au Grand Palais est remarquable. L’oeuvre de Bill Viola était visible depuis longtemps à Paris, où on a déjà vu quelques-unes de ses œuvres au  Centre Pompidou par exemple. Pour autant, il n’y avait jamais eu de grande exposition consacrée à ce genre nouveau, la vidéo, devenue en une dizaine d’année, le genre incontournable du début du XIXème siècle, omniprésent en 2013 avec « Ravel, Unravel » de A.Sala pour le pavillon français de la biennale de Venise, ou le Lion d’argent de la Biennale décerné à Camille Henrot pour son installation vidéo. Bill Viola se plait à dire qu’il est né avec la vidéo. C’est vrai qu’il en a connu tous les développements,et  a grandi aux côtés de Nam June Paik par exemple, un des inventeurs de l’art vidéo. Mais l’exposition n’est pas pour autant une histoire de la vidéo. Il ne s’agit même pas de montrer le développement d’un regard. Jérôme Neutres explique bien qu’il ne veut pas imposer un regard ou une interprétation univoque aux œuvres  présentées. Aucune explication, peu de cartel pour nous aider à pénétrer dans l’univers silencieux de Bill viola, souvent lent et construit sur des contrastes de lumière. Le commissaire présente plutôt son exposition comme un voyage à travers les 20 œuvres exposées.

 

 

Ces œuvres vont de simples projections sur un écran, comme dans un cinéma, à des installations très complexes dans leur mise en scène, comme pour « The sleep or reason » de 1988 qui, dans une salle fermée, alterne des

the sleep of reason. 1988

the sleep of reason. 1988

images paisibles d’un dormeur paisible dans un intérieur sans problème, avec tout ce que notre imaginaire ou nos fantasme peut retenir d’effrayant. Dans ce cas, l’installation et la synchronisation doivent être impeccables bien sûr, mais aussi l’installation même, la taille de la pièce, la sonorisation qui est toujours impeccable chez Viola.

 

 

 

 

 

 

 

Viola ne raconte jamais d’histoire. Même lorsqu’il y a un début et une fin comme dans l’installation la plus longue de l’exposition (35mn), « going forth by day » de 2002.

On peut suivre entre les cinq projections qui s’entrecroisent, le développement entre une naissance et une mort. la naissance est évoquée dans la première vidéo.  On entre dans la grande salle littéralement aveuglé par un projecteur qui nous la fait revivre. sur notre gauche, on pénètre alors dans l’histoire  en suivant un flot ininterrompu de personnes qui avancent sans se parler dans une forêt, toujours de gauche à droite, sans retour possible. Sur l’écran suivant, ce n’est plus le cas. Une façade symétrique nous fait face, et des gens de tous âges vont et viennent en tous sens. certains se bousculent, d’autres s’entraident, comme dans la vie.Sur l’écran suivant, c’est la fin de l’après midi, en hiver. Dans une petite maison au sommet d’une colline, un homme s’éteint peu à peu, entouré de son fils et de sa femme. Un bateau est à proximité, chargé peu à peu des effets du vieil homme, près d’une vieille femme qui attend. Sur le dernier écran, à l’aube, des secouristes sont épuisés par la nuit passée à tenter de sauver des gens surpris dans le désert par une inondation soudaine. une femme est seule et attend en vain le retour d’un être cher disparu.

Comme toujours chez Viola, l’attente est calculée, la lenteur participe à cette impression. Viola insiste souvent sur le beoin qu’il éprouve souvent de ralentir notre perception pour mieux la décupler.

Puis soudain, un avertisseur nous avertit d’une catastrophe imminente. On voit des gens sortir en courant de la maison centrale. D’autres ne croient pas au danger, mais seront rattrapés par le « déluge » qui bientôt sort de la maison et emporte tout. Le son de cette marée emplit toute la pièce et accapare toute notre attention. Nous ne voyons pas que le vieil homme de la vidéo suivante s’éteint peu à peu. quand le Déluge s’est retiré, le fils ne peu plus que se désespérer de l’absence de son père.

 

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