contact de O. Oliasson à la fondation Vuitton
Né au Danemark en 1967, Oliasson est aujourd’hui un des artistes phares de l’art contemporain. Ses expositions les plus mémorables ont été celles de la Tate Modern à Londres « The Weather Projet » en 2003, ou à la biennale de Venise en 2011. Il faut pourtant vous attendre ici à perdre tous vos repères. Après nous avoir accueillis avec des visions sphériques qui semblent inverser les lois de la gravité, Oliasson nous ouvre vers un nouvel univers, comme si nous avions pénétré dans une dimension parallèle. Dans une espèce de caverne perdue dans les profondeur du bâtiment, le grotto, (référence aux grottes manièristes qui déjà au XVIème siècle inventait un monde fantastiques), « inside the Horizon » « rend saisissable la façon dont le bâtiment est posé sur le sol ». autant l’architecture de Gehry est aérienne, avec toutes ses voiles et ses surfaces qui jouent de la lumières, autant cette œuvre nous fait pénétrer vers ses racines. « L’idée est la suivante : si l’on pouvait entre dans notre horizon intérieur, que ressentirait-on ? » La confrontation entre notre découverte de cette architecture époustouflante et aérienne, et l’œuvre d’Oliasson qui nous ramène à notre sentiment intérieur, est une expérience rare, comme si la confrontation entre l’intériorité et l’extériorité de chaque être pouvait être visualisée. Oliasson explique « je souhaite encourager les visiteurs à se considérer comme des astéroïdes – pour entre dans l’exposition, chaque visiteur doit toucher une véritable astéroïde disposée à l’entrée – à se sentir flotter dans l’espace, à la rencontre des œuvre d’art, des autres visiteurs, et de la voir voler à côté d’eux. Je veux que les visiteurs apprécient cette séquende temporelle et essaient de se l’approprier en la faisant ralentir ou accélérer peu à peu. Il s’agit de sentir sa propre présence, de prendre conscience de sa propre trajectoire de propre orbite dans sa nouvelle identité d’astéroïde ».
« Contact ». Olafur Oliasson. Édition Flammarion
Ce catalogue est le premier ouvrage important consacré à Oliasson écrit en français. Suzanne Pagé nous explique dès les premières pages combien l’artiste aime nous amener à vivre ce type d’expérience multi sensorielle qui remet en cause notre perception du monde. Loin de toute certitude, le spectateur est conduit à tout remettre en cause. C’est sans doute cela qui a conduit Bernard Arnault à tant s’intéresser au travail d’Eliasson : après avoir découvert le fascinant soleil qui irradiait le sommet de la Tate en 2003 dans The Weather Project, le président de Louis Vuitton lui commanda une œuvre pour sa fondation l’immeuble L. Vuitton en 2005, puis l’ensemble de ses vitrines dispersées à travers le monde. Il était naturel que cela se concrétise enfin par un projet très ambitieux pour l’ouverture de la Fondation. Autour de l’entretien entre Oliasson et Hans Ulrich Obrist d’où est issu l’extrait reproduit ci-dessus, des dessins et des photos permettent d’imaginer un peu l’ensemble de l’installation. Il faut surtout insister sur les textes qui rendent lumineux tout le travail de cet artiste.
Laisser un commentaire