COVID19

voici quelques dessins récents faits en confinement
mai 2020

Le monotype
Marie-Hélène Bouvier 1
Le monotype
Marie-Hélène Bouvier 2
Le monotype
Marie-Hélène Bouvier 3

Ces trois dessins de Marie-Hélène Bouvier témoignent des fortes oppositions auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés. Le virus semble se faire plus rare et tout le monde ressort peu à peu. Néanmoins, nous restons encore à distance les uns des autres, inquiets. Notre liberté de mouvement ne va pas réapparaître aussi vite qu’elle avait disparue.
Marie-Hélène, au plus fort du confinement m’envoyait ce pastel montrant son environnement de confinement. Aucune violence semble-t-il. couleurs chatoyantes, espace paisible.
Et pourtant, on sent quelque chose d’étrange.
Cela me semble du à deux facteurs importants : la perspective et le traitement des couleurs. Marie-hélène a réalisé ici ce qu’on appelle une axonométrie : toutes les fuyantes restent parallèles entre elles au lieu de converger vers un point de fuite. Comme dans les dessin japonais par exemple, l’absence de point de fuite produit une effet direct : on ne peut savoir où sont l’observateur et le peintre. Normalement, celui-ci est en face du point de fuite – en allemand, le point de fuite se dit « Augenpunkt » (point de l’œil)- pour bien dire ce qu’il est : un moyen de représenter où nous sommes dans le monde. Face au dessin de Marie-Hélène, je ne sais pas où je suis, comme si je devais errer sans cesse. De même les couleurs semblent traitées indépendamment les unes des autres. Le jaune devrait être posé en relation avec des violets et le bleu du tapis avec un orange. On trouve bien cet orange et ce violet, mais leur relation aussi ne me permet pas de savoir où poser mon regard. Celui-ci erre lui aussi dans le dessin (voir à ce sujet le cours sur les couleurs complémentaires).
Face à ce dessin apparemment très rigide, j’erre donc tout en restant confiné dans un espace réduit. A l’inverse, dans ses deux marines, le tumulte s’empare de son pinceau, comme si le blocage impossible du premier dessin, ne trouvait d’autres issues que cette sauvagerie de vagues déferlantes.Dans le second dessin, on sent tout particulièrement cette force du pinceau, qui me semblait trop contenue dans l’autre version.

11 mai 2020

Le monotype
Catherine Berne

Cette aquarelle de Catherine nous montre ce à quoi elle est confrontée avec ses collègues – personnels soignants – comme on dit rapidement depuis le début du confinement. Comme nous tous l’avons déjà fait, je salue leur engagement permanent depuis bientôt deux mois. Comme je l’ai fait à propos du travail de Tania il y a quelques temps, je souligne combien je suis heureux de voir ta façon de répondre à cette événement en dessinant ce que tu vois. Les dessins que je vous aide à réaliser depuis de longue années devient souvent pour vous un moyen de répondre à ce à quoi nous sommes confrontés : ces croquis sont essentiel s pour beaucoup et nous les réunirons bientôt ensemble dans un carnet, comme nous l’avions prévu au début des cours.
Peut-être devrais-tu accentuer le contraste entre les deux côtés de la feuille : à gauche le vide, l’inconnu contre lequel vous vous battez. A droite vous tous qui semblez ici offrir votre temps, votre santé, dans vos gestes indispensables pour tant de malades. Pour ma part, j’aurais indiqué vos jambes et le sol à droite pour bien montrer que vous êtes les pieds sur terre.
09 mai 2020
Bernard nous envoie sa version du « roi des Aulnes » de Goethe , pour nous qui tremblons peut-être face au COVID19 :

Le Roi des Virus

Mais qui sont ces deux-là qui vont dans la campagne ?

C’est le père et le fils. Il est tard dans la nuit,

Le vent souffle, il fait froid et tous les deux ont fui.

Il serre à lui son fils au chaud avec un pagne.

Mon fils pourquoi ainsi caches-tu ton visage ?

Mon père…, j’ai très peur, le Virus vient à moi,

Mon fils, ne te mets pas je t’en prie en émoi,

Ce que tu vois n’est rien, c’est la lune et les nuages.

Gentil garçon je t’aime, alors viens donc chez moi,

Tu auras plein d’amis, des habits et un toit.

Mon père ! il veut me prendre, ne l’entends-tu pas?

Non mon fils, reste calme et assure ton pas.

Petit, si tu dis non, gare à toi : le Virus !

Mon père… à moi ! je meurs du coronavirus.

Le père avance encore en le serrant très fort,

Mais dans ses bras hélas, son enfant était mort.

Bernard Martelly
Je renvoie au texte de Goethe puis sa traduction par Charles Nodier,
> et à l’interprétation du Lied de Schubert par D.Fischer Dieskau

> et à la retranscription qu’en a donné Liszt, ici interprétée par Louis Schwizgebel

Wer reitet so spät durch Nacht und Wind?
Es ist der Vater mit seinem Kind.
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er fasst ihn sicher, er hält ihn warm.

Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht? –
Siehst Vater, du den Erlkönig nicht!
Den Erlenkönig mit Kron’ und Schweif? –
Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. –

„Du liebes Kind, komm geh’ mit mir!
Gar schöne Spiele, spiel ich mit dir,
Manch bunte Blumen sind an dem Strand,
Meine Mutter hat manch gülden Gewand.“

Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
Was Erlenkönig mir leise verspricht? –
Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind,
In dürren Blättern säuselt der Wind. –

„Willst feiner Knabe du mit mir geh’n?
Meine Töchter sollen dich warten schön,
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn,
Und wiegen und tanzen und singen dich ein.“ –

Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düsteren Ort? –
Mein Sohn, mein Sohn, ich seh’ es genau,
Es scheinen die alten Weiden so grau. –

„Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt,
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt!“
Mein Vater, mein Vater, jetzt fasst er mich an,
Erlkönig hat mir ein Leids getan. –

Dem Vater grauset’s, er reitet geschwind,
Er hält in Armen das ächzende Kind,
Erreicht den Hof mit Mühe und Not,
In seinen Armen das Kind war tot.

Quel est ce chevalier qui file si tard dans la nuit et le vent ?
C’est le père avec son enfant ;
Il serre le petit garçon dans son bras,
Il le serre bien, il lui tient chaud.

« Mon fils, pourquoi caches-tu avec tant d’effroi ton visage ?
— Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le Roi des Aulnes avec sa traîne et sa couronne ?
— Mon fils, c’est un banc de brouillard.

— Cher enfant, viens, pars avec moi !
Je jouerai à de très beaux jeux avec toi,
Il y a de nombreuses fleurs de toutes les couleurs sur le rivage,
Et ma mère possède de nombreux habits d’or.

— Mon père, mon père, et n’entends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet à voix basse ?
— Sois calme, reste calme, mon enfant !
C’est le vent qui murmure dans les feuilles mortes.

— Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ?
Mes filles s’occuperont bien de toi
Mes filles mèneront la ronde toute la nuit,
Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses.

— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre ?
— Mon fils, mon fils, je vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent si gris.

— Je t’aime, ton joli visage me charme,
Et si tu ne veux pas, j’utiliserai la force.
— Mon père, mon père, maintenant il m’empoigne !
Le Roi des Aulnes m’a fait mal ! »

Le père frissonne d’horreur, il galope à vive allure,
Il tient dans ses bras l’enfant gémissant,
Il arrive à grand-peine à son port ;
Dans ses bras l’enfant était mort.

Peut-être ces textes donneront-ils à certains l’envie de répondre à Bernard, Goethe ou Schubert et Liszt par quelques dessins ou peintures.
Pour ma part, je crois qu’il faudrait laisser planer un peu le doute sur les raisons de nos peurs.
Le roi des Aulnes est-il réel, comme le croit l’enfant, ou n’est-il qu’on songe, comme l’affirme le père?
Michel Tournier obtint le prix Goncourt en 1970 son roman « le roi des Aulnes ». Le héros, Abel Tiffauges, y est fait prisonnier pendant la seconde guerre mondiale et rejoint la réserve de chasse de Goering où il devient « l’ogre de Katelbron », chargé du recrutement forcé d’enfants destinés à mourir en défendant la forteresse au cours de l’invasion soviétique. Là aussi, le doute plane. Qui est donc le roi des Aulnes? Dès le texte de Goethe, le doute plane entre les mots elfe et aulne, Erle et Elfe en allemand. Le réel et le songe s’interpénêtrent.
Notre peur du COVID19 reflète-t-elle notre peur de la maladie ou de la mort? ou plus généralement de notre angoisse? La crise du COVID 19 n’est-elle qu’un arrêt momentané dans la course à toujours plus de richesses? Tout va-t-il reprendre comme avant le 16 mars? Dans les prochaines semaines, nous verrons si le capitalisme qui oriente tout l’occident depuis des lustres va réorienter à nouveau notre dé-confinement.
Le très beau dessin de Catherine Vidal me semble aussi renvoyer à toutes ces peurs. Confrontés plus que jamais à nous-même, que souhaitons-nous montrer de nous-même et du monde?

Le monotype
Catherine Vidal
Le monotype
Catherine Vidal2

La seconde version est postérieure : comme s’il s’agissait de devoir choisir entre ces deux réponses.
Faut-il sourire, même dans l’adversité?
Oui! bien sûr… Ne serait-ce que pour s’en moquer! l’ironie est la meilleure arme que nous puissions lui opposer! Il faut rire, ce qui viendra bien après ce sourire (attention à ton visage à droite, dont le front est trop fuyant. Cela ne semble pas s’accorder avec le reste du visage! De plus, les visage féminin ont souvent un front plus vertical.

les deux aquarelles de Béatrice nous renvoient aussi à l’aulne qui effraie l’enfant chez Goethe. J’ai souvent la discussion avec Béatrice de la légéreté ou non qu’il faut ou non laisser apparaître dans nos aquarelles, et plus généralement dans nos peintures. Faut-il en effet être aussi âpre dans notre réponse au monde? Faut-il aujourd’hui rester expressionniste, ou faut-il opposer des couleurs plus évanescentes ou légère à la noirceur du monde? Béatrice mélange les touches aqueuses et légères du feuillage à la noirceur du tronc.

Le monotype
Béatrice 1
Le monotype
Béatrice 2

Je me souviens d’une lettre que m’envoya naguère le grand historien de l’art Jean Clair, alors commissaire de la splendide exposition « Mélancolie »: avais-je raison d’être si expressionniste dans mes peintures de visages? Il me demandait si mon expressionnisme était encore de notre temps? Plus que jamais, notre regard sur le monde doit témoigner de toutes ces questions.

Le monotype
Hugues Absil. Eau forte imprimée sur porcelaine

06 mai 2020

Le monotype
Marie-Hélène 1
Le monotype
Marie-Hélène 2
Le monotype
Marie-Hélène 3

Ces très beaux monotype évoquent Manessier. Leur chaleur entre en violent contraste avec le fond d’un bleu quasiment complémentaire. Les déchirures que les gestes de Marie-Hélène crée dans la surface rougeoyante créent des sortes de blessures dans cet embrasement généralisé. Toute la question est de décider si le bleu doit ou non l’emporter? Qui du feu ou du froid doit gagner le combat actuel? Dans la première version où le fond est plus présent, comme s’il enfermait, autour du rouge, ce combat ne me semble moins intéressant, car notre regard ne peut plus vraiment le soutenir.

3 mai 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Tania « selfie »

Tania qui faisaient beaucoup de croquis de soignants au début du confinement a continué pendant tout le mois à travailler sur le sujet.

Ses dernières réalisations opposent notre narcissisme, tel qu’on peut le voir dans la mode des jeunes à se « selfiser » en permanence, avec ces nouvelles gueules « cassées » de tous les soignants qui ressortent cassés de leurs nuits blanches à lutter contre le virus.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Marie-Hélène 1
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Marie-Hélène 2
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Marie-Hélène 3

les monotypes de Marie-Hélène sont de plus en plus saisissants.

Dans les deux premiers présentés aujourd’hui, le geste se concentre sur des feuilles très colorées, presque électriques. Je ne sais pas si on est attiré assez par le geste central du dessin ou plutôt par les marges du dessin. Ne faudrait-il pas enlever les marges, de façon à concentrer la couleur dans les gestes?
De même, dans le troisième monotype qui est extrêmement riche dans les coloris et les gestes, la marge blanche est trop forte. Il faut nous perdre dans ces coloris qui apparaissent par l’oxydation des encres. Les réactions de ces couleurs entre elles deviendraient encore plus le centre de ton travail?

23 avril 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Audrey 1
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Audrey 2
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Audrey 3

 

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Audrey 4

Pour les dessins mis en ligne le 18 avril, je soulignais combien l’art nous permet souvent de rêver à un ailleurs. Ces nouveaux dessins le montrent à nouveau.

Je suis très heureux de voir Audrey ainsi voyager et nous emmener en voyage. Ceux qui voudrait tenter le même voyage peuvent consulter le cours sur l’aquarelle humide sur lequel nous reviendrons bientôt. Son voyage intérieur est extrêmement convaincant. C’est superbe!

  • Dans la première aquarelle, la vague du premier plan est assez contrastée et se détache sur un horizon qui se fond dans le ciel encore humide. Cela paraît simple, mais est très complexe à réaliser car le fond doit être fait pendant que tout est humide au contraire du premier plan!
  • Dans la seconde, ce premier plan devient très tourmenté,sans que cela ne soit trop heurté. Les éléments se déchaînent! et voyez aussi comment les bleus froids du premier plan sont mis en valeur par l’horizon plus chaud, avec une pointe de magenta qui se fond dans le ciel.
  • Dans la troisième, on retrouve la même opposition avec un pointe de vert dans le rouleau du premier plan et le magenta du fond s’intensifie§ Audrey réussit aussi à jouer avec la façon différente de se déposer : le noir qu’elle passe au dessus des autres couches, après(dans le ciel) ou pendant (dans le rouleau) leur séchage, élargit encore son vocabulaire plastique.
  • je profite de la quatrième aquarelle pour répondre à une question que vous m’avez posée sur cette écume : les réserves de ces gouttes peuvent être faites de plusieurs manières. La première utilise du drawing gum, un caoutchouc qu’on dépose en gouttelettes avant de faire l’aquarelle. Je l’utilise assez peu car il supposerait que vous sachiez au départ, avant même de commencer où sera cette écume. La seconde peut être faite avec de l’eau qu’on projette sur l’aquarelle avant de l’absorber quelques seconde plus tard. Enfin,, vous pouvez utiliser aussi de la gouache, mais le résultat peut vite devenir lourd.
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Pascale Dagron
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Danielle Resche 1
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Danielle Resche 2

La forêt de Pascale reflète tout à fait la perte de tout repère à dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Pour la mettre plus en valeur cependant, j’aurais davantage organisé les zones nettes et floues, et évité de centrer la composition sur le tronc le plus sombre. Cela fixe trop notre regard, ce qui ne semblait pas le parti de l’ensemble du dessin!

Danielle réalise un pastel à partir de la vue de sa fenêtre me semble-t-il, dont la principale qualité est la légèreté. Attention cependant à ne pas casser sa cohérence en créant des ruptures trop fortes. Ici, la façade jaune rompt trop brutalement avec tout le reste. Sans cette façade, on croit regarder un dessin dans le genre de Sempé, très léger. Avec le jaune, on est dans un autre discours. Pourquoi pas. Mais c’est autre chose, que Danielle semble avoir d’ailleurs privilégié dans son second dessin, qui semble basé sur une observation, mais sans rien décrire de concret. Chaque couleur semble s’être affranchie de toute référence au réel. Attention cependant à construire une logique dans la composition. S’il n’y a plus de réalisme du tout, cette composition devient essentielle. Ici, les chocs entre chaque couleur me semble trop égaux entre eux. Il faudrait les construire avec des centres qui attireraient notre regard de façon plus franche. Par exemple le vert phtalo qui est le presque seul élément froid devrait assumer davantage son rôle de leader de la composition. ses voisins violets l’en empêchent. le réglage entre ces différentes surfaces mériterait d’autres esquisses.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Poliakoff. « composition abstraite »

L’exemple de Poliakoff(1900-69) peut ici nous aider : après des études assez classiques à l’académie de la grande chaumière, il a vécu le passage à l’abstraction comme un arrachement. Cette « composition abstraite » est ordonnée en trois ou quatre ensembles qui se partagent nos regards. Les deux bleus entrent en dialogue avec les tons chauds au centre de la composition par l’intermédiaire des gris colorés qui les entourent. Et les deux surfaces plus sombres ancrent la composition pour qu’elle ne paraissent pas trop « flottante ».
22 avril 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Alice Marilossian
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Béatrice

En cette période de confinement, quelques dessins rendent compte de notre besoin de retrouver l’autre ou de le rencontrer. Beaucoup sont seuls. Certains apprécient cette solitude enfin retrouvée, pendant que d’autres souffrent et désespèrent de ne pouvoir combler le vide.

Ici aussi, la peinture peut être d’un certain secours. Sans aller jusqu’à Pygmalion qui tomba amoureux de sa création, nous pouvons tenter de créer autre chose qu’une image, un être. C’est le but de nombreux portraitistes.
Pendant longtemps, le portrait fut un genre défini par l’académie royale parmi les plus élevé dans l’échelle sociale. S’il valait mieux être portraitiste que peintre de paysage ou de nature morte au XVIIème siècle, c’est bien qu’il y était question de questions plus importantes au yeux de la société. Dans les deux visages d’Alice et de Béatrice, on voit bien qu’il n’y est plus simplement question de technique comme j’ai pu en parler dans le cours sur le portrait. Alice travaille dans l’humide, comme si elle cherchait à voir apparaître le visage au fur et à mesure que l’eau s’évapore et laisse ainsi le pigment peu à peu se déposer et pénétrer dans la feuille. Au fur et à mesure que les parties du visage apparaissent, Alice peut leur donner différents traits de caractères.
Le visage de Béatrice répond bien à ma suggestion : il nous fait face et ses yeux noirs semblent nous regarder depuis un ailleurs. Les différents plans colorés nous empêchent de placer le plan du visage dans l’espace. On ne sait où il est, proche ou lointain. peut-être les ruptures de blanc qui séparent les différentes couleurs sont violentes? On ne peut savoir quelles questions, cet inconnu vient nous poser. Cette indécision révèle peut-être les même problèmes que ceux rencontrés par Danielle dans son pastel mis en ligne le 23 avril, que je compare avec les gouaches abstraites de Poliakoff. Sans doute ici, la composition des couleurs vives mériterait davantage d’organisation. Les chocs sont trop également répartis sur toute l’aquarelle. Paul Klee utilisait aussi l’aquarelle pour organiser ces chocs.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Paul Klee « la plage à St Germain près de Tunis. 1914. Aquarelle

Dans cette aquarelle réalisée en 1914 lors de son voyage avec Macke et louis Moillet, Paul Klee a réellement découvert la peinture, nous dit-il. Et on voit ici comment cette découverte de la peinture comme une composition presque abstraite, s’ordonne de façon très rigoureuse. Paul Klee était un adepte de la composition contrapuntique de Bach, qu’il tentera de transmettre à ses élèves dans son enseignement au Bauhaus à partir de 1921. Ici, les tons chauds et froids se partagent la composition et tout son intérêt réside, non dans l’observation de la plage, mais dans l’organisation des contrastes plus ou moins forts.

Béatrice ajoute ces quelques vers, qui complètent notre impression :
« Confinés. Le temps long.
Les voix amies au téléphone.
Le dessin.
Parfois des fous rires pour un rien.
Et toujours la fourrure accueillante
Des chats. »
On est en effet partagé entre la langueur du temps qui s’allonge indéfiniment et la douceur que tous recherchent.
18 avril 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Marie-Noëlle
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
« l’attente a pris fin. Le vieil homme s’est envolé » Marie-Noëlle

Le dessin nous permet parfois d’avoir une réaction, même face à l’innommable.
Face à ce que nous vivons aujourd’hui, il peut avoir un rôle cathartique, comme cela semble le cas pour Marie-Noëlle. Son dessin forme un pendant au magnifique visage du 4 avril que j’avais commenté dans mon cours sur la technique des trois crayons.
J’y parlais de la fragilité du crâne dont la face semblait se perdre dans son ombre sur la gauche. Marie-Noëlle me répond par une suite, où l’ombre laisse peu à peu réapparaître un crâne, et me parle du départ de celui qu’elle avait dessiné auparavant. Ce diptyque si sombre, permet néanmoins d’espérer réussir un peu à transformer le plus triste de événement en beauté tout de même. Il m’évoque le mystère des lithographies et les fusains de Odilon Redon, où Le noir permet de sonder la profondeur de notre vie, parfois incroyable, mais aussi terrifiante. Marie-Noëlle annote son dessin d’une référence à mon grand ami Richard Laillier, qui fait partie de la même famille de dessinateur.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Odilon Redon « l’esprit de la forêt » fusain

 

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Richard Laillier. pierre noire
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Catherine « une amie en confinement dans les montagnes »
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Marie-José Rodriguez « marine »

Ces deux dessins me semblent témoigner autrement de notre confinement en rêvant d’un ailleurs. Catherine rêve de pouvoir s’enfuir hors de la ville et de l’exiguïté où elle se trouve enfermée, vers des mondes étranges à la limite de l’abstraction. Marie-josé de même semble attendre les horizons lointains d’une mer lumineuse. C’est sans doute une autre manière de répondre à notre confinement. Autant Marie Noëlle semblait proche d’une attitude expressionniste qui répond par l’exacerbation de ce qu’elle ressent, autant Catherine et Marie-José semblent choisir une attitude plus philosophe devant l’adversité. Le dessin en effet permet aussi une évasion qui peut être salutaire. De nombreux peintres ont déjà été enfermés, même si ce n’est pas tout à fait notre cas. On peut penser à Courbet enfermé pendant la commune, qui trouvait le salut dans la peinture de simples natures mortes que lui renouvelaient des gardiens complaisants. Dans la première peinture, il semble en effet rêver à un ailleurs, mais dans la seconde, il choisit l’action. Non pas dans une action cathartique de dénonciation de ce qu’il vit, mais dans la simple action de peindre en philosophe, de peindre la vie telle que’elle se présente à lui, La beauté de ce qu’il a encore dans son enfermement, de simples pommes. Elles sont extrêmement belles et poignantes, comme de celles qu’on croquerait au dernier jour.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Courbet « autoportrait à Sainte Pélagie » 1872

 

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Courbet « trois pommes rouges » 1871

007 avril 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Véronique Abot

Ces trois réponses témoignent de nos réactions très différentes face au virus et au confinement. Le premier dessin de Véronique est très apaisant, même si le contraste entre la partie supérieure présente des coloris en violents contrastes. Cette partie supérieure du dessin évoque le travail des expressionnistes allemands, dont les couleurs souvent mêlées à un peu de noir, créent des harmonies grinçantes tout à fait adéquates aujourd’hui. La partie inférieure au contraire est plus souriante et évoque l’enfance. Mais le dialogue entre les deux partie n’est pas suffisant. Comment penser en effet l’enfance et l’insouciance aujourd’hui?

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Vinca Hyolle
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Amélie
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Florence Monjal

les dessins de Amélie et Vinca sont proches : toutes deux ont signifié notre enfermement par un bloc de glace qui semble nous enfermer, chez Vinca en position fœtale et chez Amelie dans celle de l’homme de Vitruve de Léonard de Vinci. Dans les deux cas, la signification semble la même qui nous ramène à des moments primordiaux. Je ne suis pas convaincu par les couleurs fluo de Vinca car ce type de couleurs ne permet par de penser et voir la totalité du dessin. Comme dans l’usage de fond d’or, ces couleurs fluo sont sur un autre plan, comme si tout d’un coup, Vinca parlait une autre langue. Pourquoi pas, mais alors il faut que cela « dise » quelque chose de fort.
Florence Monjal réussit un très beau dessin. Ces lignes qui s’entrechoquent signifient bien ce qui nous enferme aujourd’hui est les contradictions où nous sommes enfermés. Comme elle le disait en m’envoyant ce dessin, on peut penser aux brous de Soulages qui furent exposés partout dans l’Allemagne bombardée, dès 1948. Ces brous ne sont pas des signes d’enfermement, ni des gestes, mais leur construction, le rythme des lignes crée une lutte entre les bords de la feuille.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Soulages

 

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
affiche de l’exposition « grosse Französicher abstrakter malerei en 1948

02 avril 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Alice

Alice continue à réagir à l’actualité.
Cet œil semble nous observer. La surveillance dont nous faisons les frais depuis longtemps dans l’espace public, est plus que jamais au centre de toutes nos inquiétudes. tout est fait pour nous contrôler. Nous sommes piégés en permanence. Notre ordinateur mémorise tout ce que nous « cliquons ». Il suffit donc d’un rien pour que cela ne devienne surveillance.
Le gouvernement est aujourd’hui en droit de vérifier que tous suivent les consignes du confinement. Il en va de notre santé et de l’arrêt de la propagation du virus. Mais il faudra aussi veiller à ce que cela ne dérive pas dans autre chose…?

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Alice
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Alice

Ne pourrait-on pas regretter que cet objet soit en pâte à modeler? Cet matière ludique, faite pour distraire les enfants ne me semble pas appropriée pour un sujet aussi grave. Cela évoque plus sûrement l’animation de « Wallace et Gromit » ou d’autres jeux infantiles. Pourquoi ne pas la reprendre avec les moyens du bord laissés à chacun par le confinement où nous sommes tous réduits, mais avec des ressources différentes.

 

26 mars 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Marie-Hélène Coudreau
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Nicole Resche

 

Ces deux regards nous montrent notre regard sur le Covid 19. On pourrait se demander si nous ne voyons pas comme dans un miroir. Avons-nous pas peur du virus ou de nous même? Ne sommes-nous pas à la source de son apparition? comment expliquer et comprendre ce monde étrange où nous sommes confinés?

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Le carnet de Tania
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
le carnet de Tania
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Les soignants vus par Tania
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Les soignants vus par Tania

Depuis le début du confinement, on pourrait croire que la jeune Tania passe ses nuits auprès des soignants dévoués.
Elle le voulait
mais
n’a pas eu les autorisations nécessaires.

Contrainte à se contenter de visuels et de conversations obtenus auprès de soignants, elle peut néanmoins nous tenir au courant de ce qu’ils vivent au jour le jour, dans la promiscuité des hopitaux surchargés, les yeux rougis par la fatigue et les lunettes de protections.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Clown triste de Jade

Ce clown triste me rappelle le regard à la fois désabusé , triste et un peu moqueur de Cindy Sherman à qui devait être sconsacrée une exposition en ce moment à la fondation Vuitton. C’était sa réponse au 11 septembre new-yorkais!

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Simone Mazer

La technique numérique utilisée pour créer ces fonds très colorés et artificiels, résume et condense, comme le souligne Régis Durand dans le catalogue, « la dimension carnavalesque de l’œuvre de Cindy Sherman, ce qu’elle peut avoir de contradictoire et d’excessif ». Jean-Pierre Criqui, toujours dans le catalogue de l’exposition du Jeu de Paume, citait Jean Starobinski pour dire que son choix du clown « n’est pas seulement l’élection d’un motif pictural ou poétique, mais une façon détournée et parodique de poser la question de l’art » (Portrait de l’artiste en saltimbanque, Gallimard, 2004). Comment vivre? comment réagir si ce n’est par l’art? Ces clowns sont une réponse.


23 mars 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Simone Mazer

 

le personnage menaçant est très bien à droite. Pour le reste de la composition, je ne l’aurais pas rendu aussi lisible. Même sur le personnage de droite, la bouteille noire est trop montrée. Elle me fait penser à l’anecdote que Kandinsky raconte dans regard sur le passé : enfant, une de ses premières expériences esthétiques marquantes eut lieu lorsque la personne qui le gardait lui fit peindre un superbe cheval. Il était très content du résultat.
La femme qui guidait alors ses débuts artistique s’est absentée lorsqu’il ne restait plus que les sabots à peindre… ce qu’il fit avec de la peinture noire, comme il savait que les abots sont en général. Le dessin fut dès lors un échec : le rapport qui existait entre les différents motifs disparût instantanément. Ici de même, tu as voulu montrer la bouteille ou les éclats de verre au sol, ou l’ombre sur le mur, ou le personnage prostré dans le coin, alors qu’il aurait fallut nous les laisser imaginer…. non?

22 mars 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Marie-Héléne

 

« enfermement, mais aussi intrication dans l’univers. Nous faisons partie d’un tout » dis-tu

Notre regard se perd dans la surface de la peinture, et la face de ce visage qui s’épuise, à force de combattre les contradictions, entre vert et rouge.


21 mars 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Alise Marilossian
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Alise Marilossian

je ne sais pas ce qu’Alice pensait pendant la réalisation de ces deux peintures très sombres et étranges. La brutalité de ces visages perdus dans un fond gris balafré de larges hachures de tons rompus est éloquente. Elle suffit à nous dire ce que tous éprouvent aujourd’hui. Nous sommes interdits et ressentons une certaine angoisse. Les rues sont vides pendant que les réseaux se remplissent de vues d’hôpitaux surréalistes.


21 mars 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Marie-Héléne. « COVID 19″

Le monotype est beau. La variété des traitement entre les deux cercles, dont le « C » de Covid qui sautent aux yeux et le signe au centre qui semble lutter contre eux… crée un espace. Le sol sombre et le ciel plus nuancé nous projettent cette lutte sous nos yeux.
Pour autant, cela ne me suffit pas, et j’aimerais que soient suggérés davantage de ce que nous vivons aujourd’hui. Le tourments des malades face au soleil qui brille et aux oiseaux qui chantent dans le printemps.

Comment dire l’horreur tout en suggérant que le monde reste beau et léger? Comme souvent dans nos discussions, Marie-Héléne, j’aimerais que soient suggérés davantage de ce que nous vivons. mais ce désir de voir plus n’est-il pas ce qui nous anime lorsque nous regardons un vraie oeuvre d’art?


19 mars 2020

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Sylvie

Cette aquarelle est très belle.
Le cercle blanc à gauche rentre ici en dialogue avec le bas droite de la vague plus clair, comme un espoir.
Le haut de la vague plus sombre qui se détache sur le ciel bleu, isole la vague inquiétante.
Cela semble correspondre à ce que nous vivons actuellement : au fond d’un tunnel où certains souffrent, je crois, d’une grande solitude, une note de soleil?

On fera une exposition après… non?


18 mars 2020
voici quelques nouvelles pages du carnet de Tania sur les événements en Italie.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Tania Korganow. peinture à l’huile
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Tania Korganow. pastel à l’huile


17 mars 2020
Le COVID 19 rôde parmi nous et nous oblige à nous enfermer?
Voici les réponses artistiques au COVID 19 et au confinement auquel il nous contraint.
à nous de réagir avec ces dessins. Le dé-confinement est urgent !
Le dessin, la peinture, la vidéo, la musique, l’art en général est une arme très puissante. Utilisons-la!

Comme me le dit Sylvie, on peut déjà visiter les plus grandes collections grâce à Google Arts & Culture, ou directement les musées suivants :
MoMA – New York
Van Gogh Museum – Amsterdam
Uffizi Gallery – Florence
Musee d’Orsay – Paris
The Met – New York
Tate Britain – Londres
Georgia O’Keeffe Museum – Santa Fe
Scottish National Gallery – Edimbourg
British Museum – Londres

17T01
Marie-Hélène Coudreau. « retraite d’ermite » monotype 30×24
17T01
Tania Korganow. carnet.20×30
17T01
Tania Korganow. carnet.20×30
17T01
Tania Korganow. carnet.20×30

 

 

 

 

 

Mis à part ce dernier dessin, les parties sombres  sont-elles suffisamment développées?
Tu sembles indécise.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Otto Dix. Assaut sous les gaz. 1924. gravure
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Henri Moore. « women and children in the tube ». 1940

D’un côté,  ces croquis semblent attirés par le travail de Otto Dix par exemple sur l’horreur des tranchés de la guerre 14-18.
Mais je te sens aussi proches des dessins de Moore dans le metro de Londres pendant les bombardements.
Ces derniers me semblent plus près de ce que nous vivons actuellement. Ces londoniens sont bloqués dans le tunel, sans avoir rien à faire, dans le noir et l’inquiétude. Mais ils ne sont tout de même pas dans la boue et la mort des tranchées.
Souvent Moore, qui est surtout connu comme sculpteur, accentue le travail de volume en utilisant des tons sombres, souvent des bleus. Et il reste souvent monochrome pour accentuer la désolation. Le commentaire du catalogue de la Tate Gallery le rapproche des catacombes.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Henri Moore. « tube shelter perspective ». 1940
Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Henri Moore.  » shelterers in the tube « . 1940

 

 

 

« This picture was exhibited at the National Gallery in 1941. It was described in the catalogue as ‘a terrifying vista of recumbent shapes, pale as all underground life tends to be pale; regimented, as only fear can regiment; helpless yet tense, safe yet listening, uncouth, uprooted, waiting in the tunnel for the dawn to release them. This is not the descriptive journalism of art. It is imaginative poetry of a high order. »

Des critiques ont perçu dès lors les questions posées par ces dessins. Que pense Moore lorsqu’il les réalise. Pense-t-il à l’immortalité de la nation britannique?

Le commentaire de la Tate continue :
« One critic, writing in 1943, described the Shelter Drawings in terms of natural phenomena. He compared the strange colours, scratchy lines and pitted surfaces to ‘lichen of grey rock, the coloured texture of weather-worn stone, the fiery black and red of igneous formations of burning coal.’ Such associations between Moore’s shelterers and nature supported a general propaganda message that within the British people lived an indomitable, almost elemental force which would prevail, whatever the threat. »
En effet, sommes-nous dans un travail de propagande? Que cherchait Henry Moore et les organisateurs de l’exposition de 1942-43?
Keith Vaughan commente alors l’exposition : « It is a tragedy, nevertheless understandable, that so many Londoners confronted with these drawings feel baffled and insulted. Here is a whole new underground world from which they feel themselves totally excluded, though the elements were all so familiar […] These motionless swathed figures belong to no accidental setting of time and place. Rather are they memorials to the enduringness of things, of stone and human patience and courage […]
I have heard people call these drawings morbid and unreal. I do not think either criticism is justified. The qualities they stress are no less real because they lie deeper than the obvious and the apparent. Beside their more sculptural quality there is much that is quite simply human »
(in “Art Critic”. “War Artists and the War”. The Penguin New Writing No. 16 (January-March 1943), 108-…)

17T01
Alice Marilossian. 50×65

Je me demande si la monstruosité de cet organisme est en accord avec la technique choisie. Ne faudrait-il pas utiliser une technique plus violente que l’aquarelle? le noir à l’acrylique suffit-il à souligner cette monstruosité? Je pensais au travail de Lydie Arrickx.

Picasso. " la mort de casagemas" 1901
Lydie Arrickx

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

  • Archives

  • Catégories

  • Recherche