« El Lissitzky. L’expérience de la totalité » au Musée Picasso à Malaga jusqu’au 24 septembre

EL Lissitsky. prounraum. 1923

EL Lissitsky. prounraum. 1923

 

 

 

 

 

 

 

 

El Lissitzky. L’expérience de la totalité.

 

-          Musée Picasso à Malaga jusqu’au 24 septembre

-          Fondation Catalunya – La Pedrera – du 20 octobre au 18 janvier 2015

El Lissitsky, né à Smolensk en 1890 et et mort à Moscou en 1941,  est un des artistes les plus novateurs du début du XXème siècle. Il est à la fois peintre, designer, architecte et photographe. Cette exposition de 131 œuvres permet de bien comprendre son rôle d’expérimentateur dans la nouvelle Russie d’après 1917, et son influence sur les groupes étrangers comme de Stijl aux Pays-Bas ou sur le Bauhaus en Allemagne.

proun G7

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La véritable nouveauté mis en œuvre par Lissitsky est son invention du PROUN en 1920(« projet pour l’affirmation du nouveau »)  qui devait servir à la construction du monde nouveau. Selon Lissitsky, le PROUN désignait « cette étape du processus de création de la forme nouvelle qui naît d’une terre fertilisée âr les cadavres de la peinture et de l’artiste ».  Lissitsky, comme Malevitch ou Tatline, appelait  à la disparition de l’artiste romantique qui s’exprimait sur ses toiles depuis le début du XIXème siècle. Il s’agit davantage de réunir dans ces PROUN la peinture et l’architecture. L’exposition montre comment, à partir de ses études d’architecte, il a été d’abord attiré par l’art juif de Chagall, avant de très rapidement être influencé par Malevitch, et d’abandonner toute référence à la réalité.

EL Lissitsky. prounraum. 1923

EL Lissitsky. prounraum. 1923

Dès 1923, il abandonne l’art qui avait prévalu jusqu’alors en créant le « prounenraum » pour une exposition à Berlin. C’en est fini du tableau exposé au dessus d’un canapé, c’en est fini de chercher à voir quelque chose de connu et de vu sur le tableau, c’en est fini de tout souci décoratif. Cette installation de 1923, nous explique le commissaire de l’exposition, reflétait la recherche de « l’expérience de la totalité » c’est-à-dire « une tentative de fusion entre l’art et la vie ».

lissitky

 

 

 

 

 

 

 

El Lissitsky. L’expérience de la totalité. Sous la direction d’Olivia Maria Rubio. Ed. Hazan.

 

Cet ouvrage réunit toutes les œuvres exposées, mais aussi des textes essentiels pour réparer un oubli dont souffrait Lissitsky en France. Cet artiste était souvent traité de façon évasive tant il est difficile de faire le tour de tous les arts par lesquels il s’est exprimé, peinture, photo, scénographie d’expositions, designer…. Si on ajoute à cette envergure, la variété des styles qu’il a utilisés, on trouve un artiste prolifique et divers que la plupart des commentateurs ont laissé à l’écart, davantage par peur de ne pas être à la hauteur, que par dédain. On peut ajouter un autre problème pour Lissitky : il a  davantage voyagé et a donc eu des rapports avec des artistes occidentaux, avec le mouvement de Stijl ou le Bauhaus en particulier, ce qui rend plus complexe encore son rapport à la modernité que pour Malevitch ou Tatline par exemple. Pour réussir à contourner tous ces handicaps, Olivia Maria Rubio présente le travail de l’artiste de façon synthétique, avant de laisser la parole à différents spécialistes pour traiter de ces différents aspects. Valéry Dymshits s’intéresse d’abord à son œuvre influencée par Chagall, souvent méconnue. Puis Victor Margolin traite de son rapport au pouvoir politique. Ce faisant, il s’oppose aux thèses récemment avancées par Yves-Alain Bois qui minimisait l’œuvre de Lissitsky vers 1930, parce que jugée trop proche du pouvoir.  Ce texte est intéressant en ce qu’il montre la complexité actuelle à saisir la position de l’artiste face au pouvoir, que l’auteur juge « ambigüe ». Enfin, I. Tejeda Martin concentre son attention sur les projets ou réalisations d’expositions en Allemagne qui restent une des œuvres les plus incontournables de l’artiste pour les générations ultérieures. Ce texte les analyse de façon lumineuse. L’espace d’exposition qu’il invente alors annonce une conception artistique nouvelle. Le mur d’exposition devait cesser de n’être qu’un « lit de repos » offert à la contemplation bourgeoise de l’art » .

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