Au début du siècle, quelques peintres et quelques amateurs s’associent pour promouvoir l’art moderne au Havre. Leurs expositions s’accompagnent de conférences, de soirées poétiques et de concerts. Jourdain, Apollinaire et Debussy parrainent l’association, qui noue aussi des liens avec le tout jeune Salon d’Automne parisien. La création de cette association fait en effet partie de cet élan qui, vers 1900, défend l’art moderne au près du plus grand nombre, sans passer par les organes officiels. Au Havre déjà, la création du musée en 1845 avait permis d’organiser des expositions importantes. Dès 1868 par exemple, on avait pu voir le « Torero mort » de Manet, pourtant rejeté par le Salon parisien en 1863. Les collectionneurs de cette association – j’ai déjà parlé il ya quelques mois dans ces colonnes de Olivier Senn qui a réuni une collection superbe – sont tous issus de la Société des amis des arts qui soutient le musée. Ils vont souvent à Paris voir les salons, les galeries et visitent directement les ateliers d’artistes. Leurs expositions montrent les impressionnistes déjà acceptés, mais aussi les pointillistes ou les jeunes fauves comme Braque, Dufy ou Friesz qui pour la plupart travaillent souvent dans la région. Cette exposition superbe , de taille humaine comme toutes celles du musée du Luxembourg, permet d’admirer des œuvres magnifiques dont certaines sont issues de collections particulières.
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