le cubisme, une révolution esthétique. sa naissance et son rayonnement. Serge Fauchereau. éd. Flammarion


Après le succès de l’ouvrage Avant-gardes du XXe siècle paru en 2010 aussi chez Flammarion, Serge Fauchereau publie un ouvrage essentiel sur le cubisme. Il permet vraiment de comprendre l’essor d’un art radicalement nouveau au début du XXème siècle.  Son auteur, après avoir enseigné la littérature américaine à l’université de New York puis du Texas, a travaillé au Centre Pompidou comme commissaire de grandes expositions (Paris-New York, Paris-Berlin, Paris-Moscou). Cette double casquette  d’histoire de l’art et de  littérature lui permet de jongler sans cesse entre les peintres et les écrivains. Cela était nécessaire tant le cubisme, loin des manifestes tonitruants du futurisme ou d’autres « –ismes » ultérieurs, préfère travailler sur une nouvelle façon de voir et de rendre compte du réel. Les Demoiselles d’Avignon, peint en 1907 par Picasso remplace toute cette  littérature de manifestes. La toile est l’expression du grand refus de ceux qui ne peuvent s’accommoder du monde et de ses formes. Tous seront bientôt contaminés par cette révolution !  Serge Fauchereau analyse cette aventure selon un plan non chronologique, qui lui permet d’embrasser touts les pays et les domaines de la création, faisant la part belle aux écrivains aussi qui travaillent vraiment au côté des plasticiens. Car s’ils les peintres n’écrivent pas de manifeste, ils ne cessent de dialoguer avec les écrivains. C’était connu pour Apollinaire, mais rares étaient les ouvrages à vraiment entrer dans le détail sans s’y perdre. Un chapitre sur le « simultanéisme » par exemple est l’occasion de comprendre un peu plus la controverse entre Apollinaire et Barzun sur l’invention de ce concept. La simultanéité permet en effet de réunir toutes leurs recherches, plastique, littéraire, mais aussi de décor ou de mise en page des revues et poèmes, comme le célèbre « poésie du transsibérien » de Cendrars et Sonia Delaunay. Ces chapitres denses nous font entrer véritablement dans l’histoire de la création et nous font comprendre comment le cubisme a peu à peu irrigué toute la création internationale.

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