Man ray, picabia et la revue « littérature » (1922-1924) – Paris

exposition au centre Pompidou jusqu’au 08 septembre 2014

Breton, Soupault et Aragon fondent en janvier 1920 la revue Littérature.elle sera publiée jusqu’en 1922, avant de se transformer en « la révolution surréaliste ».

Dans les premiers numéros, auxquels collaborent Gide, Valéry et Fargue, on publie une enquête « Pourquoi écrivez-vous?« , puisque écrire est une concession, un acte intéressé. Cette première enquête est bientôt suivie par une seconde traitant du suicide. 

L événement Man Ray  Picabia et la revue « Littérature »  1922 1924    Centre Pompidou

 

La revue comptera 20 numéros de 1919 à 21, puis une deuxième série de 13 numéros entre 1922 et 1924, dans l’esprit de la revue littéraire de Pierre Reverdy, Nord-Sud (16 numéros entre 1917 et 1918). on peut aussi la comparer à la revue 391 publiée par Picabia.

De 1922 à 1924, Breton est le seul responsable de la revue. Il décide alors de remplacer l’image de couverture créée initialement par Man Ray, par des dessins toujours différents, de Picabia . Pour ce faire, Picabia, qui publie également de nombreux textes dans la revue, conçoit des dessins dans un nouveau style graphique, influencé par son travail réalisé à New York, ses dessins mécanomorphes.

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A Paris, l’agitation n’est pas la même qu’à Zurich ou New York.  On ne veut pas tout renverser. On croit encore à l’art et à la Littérature justement. C’est sans doute pour cela que Breton, Soupault et Aragon, alors émules d’Apollinaire et Reverdy ont donné ce nom à leur revue crée en 1919. Breton la qualifiera même de revue de « bonne compagnie ». Pour cela , il faudra attendre l’arrivée de tzara à Paris en 1920. Comme le dira Soupault plus tard, « nous répétions comme un slogan ce vers d’Apollinaire : à la fin tu es las de ce monde ancien. Je dois reconnaître quà cette époque nous savions ce que nous ne voulions plus mais que nous ignorions encore où nous souhaiterions aller. Nous avions terriblement envie de détruire malgré une certaine timidité dont nous souffrions et ce qu’on appelait, en s’en étonnant, notre bonne éducation… L’arrivée de Tristan Tzara, que je comparai à une bombe, fut le point de départ et l’occasion de la révolte » (in profil perdus p164).

Tzara a déjà publié dans Littérature en 1919 : « les peintres cubistes et futuristes qui devraient laisser vibrer leur joie d’avoir libéré l’apparence d’un extérieur encombrant et futile, deviennent scientifiques et proposent l’académie. Propagation théorique de charognes, pompe pour le sang. Il y a des paroles qui sont aussi des légions d’honneur.(…) il n’y a que l’action négative qui soit nécessaire. » En effet, Tzara rejette tout, même les avant-gardes d’avant-guerre.  Il se sait violent dans ses mots et ses attitudes. Il prend donc les devants et se présente à une des premières soirées auxquelles il assiste à Paris :

Regardez-moi bien!
Je suis idiot, je suis farceur, je suis fumiste.
Regardez-moi bien!
Je suis laid, mon visage n’a pas d’expression, je suis petit. 
Je suis comme vous tous!

les soirées sont dès lors de plus en plus provocantes. Elles dégénèrent souvent en chahut. On recherche même le hurlement de la foule par des poèmes et des manifeste de plus en plus irrecevables.

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nul n’est censé ignorer
1922

 

 

 

 

 

Les dessins de Picabia présentés dans l’exposition témoigne de cette volonté de rupture, comme pour le « nul n’est censé ignorer » de 1922. La femme semble dans une attitude instable, son coude gauche relevé prend appui sur la tête de cheval,sa tête est nimbée de la légende « nul n’est censé ignorer » et son sexe est dissimulé par une tête de singe. cette figure érotique témoigne de plusieurs influences – la  Vénus de Cnide de praxitèle, l’esclave mourant de Michel-Ange, ou encore de personnage issus du Calvaire de Mantegna – mais il faut surtout remarquer combien Picabia mélange ses sources. il met sur un même plan les chef-d’oeuvres classiques et des photographies populaires

 

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Ces couvertures montrent aussi un jeu entre la part de dessin et celle du titre. Comme les russe à la même époque, Picabia compose véritablement sa page. Il invente une nouvelle relation entre la typographie et l’image.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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