les contrastes

les contrastes de couleurs de J. Itten
Voici quelques exercices qui vous permettront de maîtriser les 7 contrastes de couleurs de Johannes Ittent. Ils les définit ainsi dans son « cours préliminaire » donné au Bauhaus jusqu’en 1928, avant que Moholy Nagy ne le remplace.

  1. dessin en aplat
  2. Je prévois ces exercices basés sur des dessins en aplats, de façon à neutraliser les éventuels variations de contraste dus aux dégradés.
    L’aplat a une valeur en lui-même que j’aimerais d’abord défendre. Fernand Léger (1881-1955) est un des premiers cubistes. Dès 1913, il donne des conférences qui précisent le sens de son travail et ont une véritable intention pédagogique. « les origines de la peinture contemporaine et sa valeur représentative » est prononcée à l’académie Wassilief, près de Montparnasse, le 5 mai 1913 (parue dans la revue Montjoie (reprise dans Fonction de la peinture éd. Gallimard/Folio. 1997) :
    Il commence par définir le réalisme pictural comme la valeur de la peinture en soi, loin de

     
     

      1. la valeur simplement mimétique qui avait prévalu depuis la renaissance
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      3. l’importance du sujet qui au contraire des cubistes et d’ »Apollinaire, avait été souligné par les futuristes


     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Puis il continue… « le réalisme pictural est l’ordonnance simultanée des trois grandes quantités plastiques : les Lignes, les Formes et les Couleurs.
    Aucune oeuvre ne peut prétendre au pur classicisme; c’est-à-dire à la durée indépendamment de l’époque de création, si l’on sacrifie complètement une de ces quantités au détriment des deux autres »
    .
    Parmi les peintres récents auxquels il pense sans doute, cela peut renvoyer aux

     
     

      1. néo-impressionnistes qui, s’ils privilégient la couleurs pures, rejettent la ligne
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      3. Picasso et Braque qui, dans le cubisme analytique puis les papiers découpés entre 1908 et 1913, ont réduit leur palette aux terres et au noir et blanc et rejeté les couleurs
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      5. peintres orphiques tels que Apollinaire les avait définit dans son livre les peintres cubistes paru en 1912, et en particulier à Delaunay, avec qui il est alors en concurrence, et qui rejette le volume


     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

     
     
     
     
     
     
     
     
     

     
     
     
     
     
     
     

     
     

    Les peintures qu’il réalise alors sont des parfaites illustrations de sa théorie : les contrastes de formes qu’il réalise en 1913-14 utilisent ces trois invariants plastiques de façon équilibrée :


    Et dès la fin de la guerre, après avoir abandonné l’abstraction des contrastes de formes, il revient à des sujets réalistes, mais en utilisant plus que jamais ses invariants plastiques qui témoignent de son respect des règles plastiques qu’il avait définies avant guerre :
     
    Au contraire des dégradés qui ralentissent notre lecture, les aplats utilisés dans les panneaux publicitaires facilitent notre compréhension des formes. Ici, la colonne violette ou les personnages gris au centre du tableau, sont des motifs difficiles, qu’on lit dans un deuxième temps, bien après tous les aplats, issus du monde mécanique moderne, assoiffé de vitesse.
    L’oeuvre n’est plus une représentation mimétique du réel, mais une composition de motifs plastiques.

  3. suite des expressions
  4. De façon à utiliser les compétences acquises ces dernières semaines, je vous propose de réaliser des portraits en trois ou quatre valeurs d’aplat de gris (ni blanc, ni noir). au point de vue technique, la technique la plus indiquée est la gouache sans la délayer. Voici quelques exemples, pour être plus précis.


     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Comme pour le portrait de Hitchkock, il s’agit de décomposer les valeurs de votre portrait en supprimant tout dégradé : vous ne devez plus avoir que 3 ou 4 valeurs uniformes. Juliette a fait ce travail ce qui rend son visage aisément compréhensible. Néanmoins, elle a oublié de supprimer le noir et le blanc. Seul l’exemple 3 est celui qui correspond à l’exercice, que vous réaliserez en partant d’une des tête d’expression de Messerschmidt.

  5. les 7 contrastes de couleur

  6. Johannes Itten (1888-1967) a d’abord suivi les cours de l’École des Beaux-Arts de Genève, tout en poursuivant des études scientifiques.
    En 1910, il découvre à Paris le cubisme, Picasso et Cézanne, et en 1911 à Munich le groupe du Blaue Reiter. Il termine sa formation à Stuttgart chez Adolf Hölzel de 1913 à 1916.

    Dès 1919, il enseigne au Bauhaus, où il est responsable du cours préliminaire. Il dirigea les enseignements ayant trait à la forme et à la couleur. Klee et Kandinsky ont assisté à des cours, mais il fut contesté par quelques élèves, dont Josef Albers, et surtout par Walter Gropius (directeur du Bauhaus) qui lui reprochait ses méthodes d’enseignement.
     
     
     
    les 7 contrastes énumérés par Itten lui permettent de parler et de définir ce qu’il observe avec ses étudiants :

    1. contraste de couleur en soi
    2. contraste de clair-obscur
    3. contraste de couleurs complémentaires
    4. contraste simultané
    5. contraste de chaleur
    6. contraste de qualité
    7. contraste de quantité

     
     
      
     
     nous étudierons les plus utiles d’entre eux.

  7. Contraste de couleur en soi
  8. Itten décrit ce qu’il entend par ces mots : Le jaune, le rouge et le bleu expriment « le plus fortement le contraste de la couleur en soi (…) La force de l’effet de contraste de la couleur en soi diminue à mesure que les couleurs employées s’écartent des trois couleurs primaires.
    Ainsi, l’orangé, le vert, le violet sont plus faibles dans leur caractère que le jaune, le rouge, le bleu. L’effet des couleurs tertiaires est encore moins perceptible. »
    Plus vous mélangez les couleurs plus vous atténuerez leur force de contraste.
    Avec un calque (à garder précieusement pour tous les exercices de ce cours), je vous propose de reporter votre dessin de tête en aplat et de choisir d’y remplacer chaque valeur de gris par une teinte, prise au choix dans le cercle chromatique (pas de terre donc, ni de noir et blanc : que des couleurs primaires secondaires ou tertiaires)
    C’est le dessin n°4 ci-dessous.

  9. Contraste de valeur
  10. Chacune des couleurs du cercle chromatique a une plus ou moins grande clarté.
    Pour s’exercer à bien la percevoir, je vous propose d’ajouter du blanc ou du noir à la couleur que vous avez mise à la place de votre gris pour avoir la même clarté que ce gris, comme dans les exemples ci-dessous, fais à la suite de l’étude n°3 en aplat de gris.

l’élève qui a réalisé ce dessin a jugé que le rouge qu’il avait choisi au départ dans le dessin 4 était plus sombre que le gris du tableau de Matisse dans le dessin 3. Il lui a donc ajouté du blanc. De même le jaune mis sur le gris sombre du dessin 3 devait être assombri.
On remarque au passage que les couleurs ont été radicalement modifiée. Le rouge est devenu rose et le jaune quasiment vert. L’exercice est relativement bien compris par l’élève et lui permet de découvrir des teintes nouvelles (pour cela, ne choisissez pas de mettre la couleur la plus claire à la place du gris le plus clair, mais jouez avec ces clartés…)

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