graver la lumière

GRAVER LA LUMIÈRE
L’estampe en 100 chefs-d’œuvre, de Dürer à Picasso
jusqu’au 17 septembre
musée Marmottan
COMMISSARIAT :
Florian Rodari, Conservateur de la Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex
Une exposition du musée Marmottan Monet en collaboration avec la Fondation William Cuendet & Atelier de Saint-Prex

À travers plus d’une centaine de chefs-d’œuvre, le parcours donne à voir un ensemble du XVe au XXIe siècle : Dürer, Rembrandt, Piranèse, Goya, Corot, Manet, Degas, Bonnard, Vuillard… les œuvres des plus grands maîtres sont mises en regard de créations d’artistes contemporain, nous dit le commissaire de cette superbe exposition.
Depuis 1977, la fondation Cuendet et l’atelier Saint-Prx ont déposé leur collection au musée Jenisch Vevey, qui est aujourd’hui présentée au musée Marmottant. Il ne s’agit donc pas d’un histoire exhaustive de la gravure, mais d’un histoire d’amour et de rencontre entre des collectionneurs et des artistes. Chaque artiste qui vient en effet travailler à l’atelier Saint-Prex depuis les années 70 y dépose en retour un tirage de ses gravures, ce qui constitue un fond important qui est aujourd’hui présenté face à la collection historique d’abord réuni par le pasteur Cuendet.

OnementI de Newmann en 1948

« Christ au mont des oliviers », Dürer, eau forte de 1515

Quelques gravures sur bois et des eau forte de Dürer ouvrent le parcours. Plus que de présenter une histoire de la gravure, ou le traitement de la lumière comme le titre de l’exposition pourrait le laisser penser, cette première gravure attire notre attention sur les choix que chaque artiste fait entre le trait et les dégradés, qui sont des choix autant technique qu’esthétiques.
Dans cette eau forte, Dürer associe des hachures parallèles et croisées, de façon à créer des valeurs et des jeux graphiques.

OnementI de Newmann en 1948

« Christ au mont des oliviers », Dürer, eau forte de 1515

Cela est particulièrement sensible en comparant les incisions dans cette première plaque de métal avec les réserves de la gouge dans la xylographie qui est présentée juste après dans l’exposition. Dans cette dernière, la gouge permet davantage de traits parallèles les uns aux autres, alors que dans le ciel du « christ au jardin des oliviers », l’arbre se font au ciel dans une invention graphique superbe.

OnementI de Newmann en 1948

détail du ciel du « Christ au mont des oliviers », Dürer, eau forte de 1515

OnementI de Newmann en 1948

détail du ciel du « Samson tuant le lion », Dürer, eau forte de 1497

 
 
 
 
 
 
 
 

Le travail du « bois de bout » permet en 1497 de faire un tracé net et précis, mais peu de croisements, alors que l’eau forte le permet. Mais surtout, entre les deux périodes de son oeuvre, Dürer a précisé ce qu’il voulait par des voyages en Italie notamment : non plus une image-signe, comme le nuage du Samson que le spectateur doit recréer, mais une image plus mimétique qui re-présente le nuage tel qu’il le voit, avec ses dégradés de clair-obscur.
 
Dans la même salle sont présentées la série des burins « la passion du Christ » de 1507-13. Là encore, Dürer utilise la technique pour inventer un nouveau graphisme. Cela est parfaitement visible dès la première planche représentant Pilate se lavant les mains.

OnementI de Newmann en 1948

« lavemant des mains de Pilate », Dürer,burin 1512


OnementI de Newmann en 1948

détail du « lavemant des mains de Pilate », Dürer,burin 1512

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