- Paul Klee
- tirage en négatif
- contre-tirage
- dessin au trait
Paul Klee réalisait souvent des impressions de monotypes.
Pour cela, il dessinait des croquis posés sur une plaque encrée uniformément au rouleau. Lors de la dernière exposition au centre Pompidou, les commissaires parlaient de « décalques à l’huile ».
Le principe est le même que pour les carbones qu’on utilisait autrefois sur les vieilles machines à écrire pour dupliquer les textes imprimés. Ici, c’est la pression du crayon qui imprime le noir sur le dos de la feuille.
Portrait de Mme P. dans le sud, P. Klee
Ainsi, au dos de cette œuvre, l’original de Klee a été dessinée de sa main. Suivant la pression plus ou moins forte, il peut varier le trait plus ou moins fort. La finesse ou non du papier crée des halos plus ou moins importants autour de la ligne. Ces halos donnent toute leur richesse à ces oeuvres.
Attention, l’encre doit être à l’huile pour pouvoir supporter l’aquarelle, que Klee a réalisée quelques jours plus tard, après séchage. Dans ce cas, il faut donc proscrire l’encre aquawash dont je parlerai ci-dessous.
Dans l’exemple si dessous, réalisé par un élève, le dessin a été fait au stylo à bille et les légères ombres par simple pression de la main.
La plaque qui a servie à cet encrage réalisé par pression du stylo sur la feuille peut être utilisée pour réaliser un second tirage en négatif, comme cela a été fait ci-dessous. En effet, l’encre déposée sur la plaque a été utilisée au niveau du dessin réalisé. Ces réserves créent le dessin en négatif. Pour l’obtenir, il faut passer la plaque sous la presse.
Le tirage du monotype peut aussi servir pour imprimer un second tirage doud la presse (qui sera alors dans le même sens que le dessin initial). ce second tirage sera cependant moins encré que le premier.
Je vous propose de travailler en nous limitant au contour à partir de ce document :
Et j’ajoute à ces documents de départ, quelques exemples de dessins.
Né en 1923 près de New York, et mort en 2015 Ellsworth Kelly est un peintre et sculpteur abstrait américain souvent restreint au seul Color Field painting et au minimalisme. Ses dessins de feuilles ont fait l’objet d’une exposition au centre Pompidou, qui le confrontait au travail de Matisse. Le rythme des espaces sur la feuille donnent une grande monumentalité à ses œuvres.
Dans cette eau forte, on voit que le travail de Szafran se concentre lui aussi sur les espace entre les feuilles autant que sur les feuilles elle-même. Comme Kelly, la disposition des feuilles sur la page blanche crée un rythme. Mais contrairement à Kelly, Szafran dose la clarté de son contour, pour le rendre plus ou moins présent, plus ou moins proche. Szafran fait davantage intervenir la profondeur de l’espace.
Voici les dessins d’Eléonore :
ce négatif a été imprimé sans presse, par simple pression de la main. une pression plus forte aurait permis d’obtenir des noirs plus profonds. Il existe des presses manuelles, comme celles utilisées par les japonais, comme avec les presses ci-dessous, mais si vous avez la patience, cela peut être fait aussi en entrecroisant des lignes de pression obtenues par une simple pression d’une cuillère à soupe au dos de la feuille.
Voici les dessins de Marie José :
Le premier dessin me parait plus réussi. Cela est dû aux ombres qui créent un arrière plan. Mais l’équilibre entre les feuilles et les fond, entre le motif et le fond, me semble insuffisant néanmoins. regardez encore le dessin de Kelly ou d’autres de Matisse. Cet équilibre est vraiment le sujet de notre exercice actuel.
Attention aux zones plus sombres qui me paraissent dues à un excès d’encre. Elle créent des points d’encre sur la feuille. Ces premiers travaux doivent vous permettre de doser la quantité d’encre à déposer sur la plaque.
Ici, l’encre est en excès ou trop grasse. joop stoop propose des additifs qui peuvent atténuer cet excès de gras. Charbonnel propose quant à eux de l »huile claire » ou de l »huile grasse », qui permettent de doser aussi pour accentuer ou diluer cette viscosité.
Dans le cas où vous utilisez aquawash, qui se dilue à l’eau, Charbonnel propose aussi une huile qu’on peut ajouter à l’encre pour la rendre plus visqueuse ( l’encre, surtout si elle est en pot, a tendance à vite être trop sèche).
Je vous propose ensuite de travailler à partir de ces nouvelles photos. Il s’agit toujours de bien composer l’image en répartissant les zones feuille ou fond harmonieusement, si possible en vous limitant aux contours, comme Kelly.
Avant de passer au décalque à l’huile, on peut étudier les formes même du motif, sur un croquis au crayon.
cliquez sur le dessin de Catherine Berne pour voir les conseils donnés pendant la séance
Dans un second temps, vous pouvez introduire des valeurs.
et voici d’autres dessins de Szafran qui font intervenir ces valeurs, que je vous demande d’obtenir par des pressins de stylo ou de mains plus ou moins fortes sur votre décalque à l’huile. Ces oeuvres de Szafran sont des lavis ou des aquarelles, mais on peut obtenir des résultats comparables avec les décalques à l’huile :
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