expression chez Rembrandt

Samuel Dirksz van Hoogstraten, est né à Dordrecht en 1627 et mort en 1678. il a beaucoup fréquenté l’atelier de Rembrandt. on peut se fier à cet enseignement lorsqu’on lit son  » introduction à la haute école de l’art de la peinture « .

« première remarque : il faut voir les vraies et justes passions des âmes, qui sont les causes de l’histoire, et cela en chaque personnage et en fonction de l’importance que chacun a dans le sujet.

Deuxième remarque : il faut donner aux corps les mouvements propres en fonction de leurs attitudes.

Troisième remarques : il faut qu’ils se montrent d’une manière propre à l’art.

Il convient d’abord de parler des passions, affections ou sentiments de l’âme. Apprenez dès maintenant, ô jeune peintre! à jouer des rôles. Ceci demande beaucoup d’habileté. [...] Si l’on veut recevoir les honneurs de cette partie de l’art, la plus noble, il faut se changer soi-même et totalement en un comédien de théâtre. [...] Ces passions que vous avez l’intention d’exprimer, on tirera un semblable profit à les représenter devant un  miroir afin d’y être à la fois acteur et spectateur. Mais pour cela il est nécessaire d’avoir un esprit de poète afin de bien se donner le rôle de chacun. »

Rembrandt. lapidation-de-st-etienne-1625

Rembrandt. lapidation-de-st-etienne-1625

 

 

 

 

 

 

 

 

 

d’après V. Stoichita, « Rembrandt, devant le miroir, s’imagine être une fois victime, une autre fois bourreau. La figure du bourreau est à son tour plurielle : plusieurs personnages, qui tous empruntent leurs traits au peintre, participent ou assistent à la alpidation. (…) Etienne est l’un des premiers chrétiens, mais il est aussi juif, comme ses persécuteurs. » Rembrandt imbrique les deux personnalités de Saitn Etienne.

Stoichita continue : « imaginons pour un instant ce jeune peintre de 19 ans à peine, « pris » entre le miroir  accroché au mur de l’atelier et le tableau posé sur le chevalet.. Imaginons-le les traits endoloris, prêtant son visage à la victime et ,  peu de temps après, le front crisp et la bouche tordue, se muant en bourreau. Ce genre de clivage dépasse la simple expérience du traveestissement. L’exercice est philosophique et Rembrandt le savait :  » moy à cette heure et moy tantost, sommes bien deux ».

Au delà des exercices de théâtre aux quels Rembrandt se livre ici, il réalise une véritable réflexion psychologique sur la complexité de l’âme humaine.

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