aquarelle fauve

Les aquarelles fauves n’ont été analysées que très récemment, notamment lors d’une exposition au musée Cantini à Marseille (« Quelque chose de plus que la couleur : Le dessin fauve 1900-1908″ en 2002) et par quelques auteurs dont Yves Alain Bois, R. Labrusse, E.Pernoud (dans le catalogue de 2002) ou Claudine Grammont.


Dès les années 1999-2000, des auteurs comme Lebensztein ou Roque ont analysés les dessins fauves. Mais leur perspective était formelle.
 
Roque montrait en effet que les fauves ne pensaient plus à la chose représentée mais aux moyens plastiques utilisés. Les touches colorées gagnaient en autonomie, comme on peut le voir sur l’aquarelle ci-dessus : Derain représente des corps qui dansent, mais le personnage central traité en trois couleurs pour répondre aux couleurs qui l’entourent disparaît au profit de son traitement plastique. Il en est de même des autres personnages ou des arbres. Il peint sans souci de représenter.

« Ne plus rien faire qui représente quelque chose » écrit Derain à Matisse : En 2005, Rémi Labrusse et Jacqueline Munck (in « Matisse-Derain : la vérité du fauvisme ») soulignent combien ce qui leur importe n’est pas la représentation des choses mais l’expérience de l’acte perceptif.
Sur cette aquarelle, on voit combien très tôt, Derain déforme le réel. Entre 1901 et 1904, il travaille surtout en relation avec Vlaminck. La violence de son regard le nourrit alors, avant qu’il n’aborde une phase plus mesurée de son évolution au contact de Matisse, notamment à Collioure en 1904-05.

En 1904, il représente encore, mais les motifs sont organisés en fonction des chocs colorés créés sur la feuille. Ils deviennent autonomes par rapport au réel.

E. Pernoud a pu mettre ce travail en relation avec les dessins d’enfant qui intéressent les artistes dès ce début du XXème siècle, et avec les gravures réalisées par les fauves peu après.


L’analyse de Yve-Alain Bois est remarquable car réussit à comprendre les déformations apportées par Matisse et Derain. Selon lui, Matisse comprend en 1906 que les relations entre les couleurs sont d’abord des relations de grandeurs de surface colorées. Bois parle d’une « équation quantité-qualité ».
Il montre qu’il est possible de moduler toute couleur unie par un simple changement de proportions, toute division d’une surface unie [même s’il s’agit de noir et blanc], constitue en soi-même une intervention colorée »(in « Matisse-Picasso » 1998 ; P.28]
Je vous propose de faire un tel travail d’après un des paysages suivants, avec des motifs plus dessinés d’arbre ou de promeneurs (cliquez dessus pour voir les aquarelles réalisées et commentées):
Picasso. " la mort de casagemas" 1901

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Picasso. " la mort de casagemas" 1901

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Picasso. " la mort de casagemas" 1901

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