de stijl

bibl :

  • « catalogue de « la beauté exacte » exposition ARC en 1994*
  • « Mondrian. L’ordre et le haserd dans la peinture abstraite » de meyer Schapiro, traduction parue dans le cahier du MNAM n°50 en 1994.
  • « LES AVANT-GARDES »de G. LMista, S. Lemoine et A. Nakov. éd. Hazan 1991
  • « la ruse du tableau » de H. Damish. éd. seuil
  • - « l’originalité et l’avant-garde et autres mythes modernistes » de R. Krauss. éd. Macula
  • De Stijl

Né vers 1920 en Hollande, le néo-plasticisme est un terme inventé par le théosophe Schoenmaekers (théosophie = philosophie visant à la connaissance de Dieu par l ‘approfondissement de la vie intérieure).
Pour Mondrian le néo-plasticisme permet de matérialiser l’Absolu, du Vrai, de l’Idéal.

I Introduction

De Stijl est d’abord une revue publiée en 1917-32 dirigée par Van Doesburg , allias Küpper qui s’appelle aussi Bonset quand il publie des textes dada, et Camini pour un feuilleton « anti-philosophique » très futuriste.
La revue publie dès 1917 dans son premier numéro :
« à la divulgation du beau, il faut une communauté non pas sociale, mais spirituelle »
Cela suppose la fin de tout individualisme, l’union de tous les arts.
« nous déclarons que la peinture séparée de la construction n’a aucune raison d’être »
C’est aussi un groupe. La revue sera le seul lien entre certains des membres du groupe comme Rietveld qui, malgré la proximité de son art avec celui de Mondrian, ne le rencontra jamais. Certains membres – il suffisait de publier dans la revue pour y être – y resteront très peu de temps, comme Brancusi ou Hugo Ball.

1. Groupe

le groupe n’est pas cohérent, mais se forme autour de la revue et de son initiateur Théo Van Doesburg qui affirme leur volonté commune de « progresser vers la destruction de la forme naturelle (…) qui contrarie la propre espression de l’art » (manifeste de 1918). Mondrian, Van Doesburg, Vilmos Huiszar utilisent les couleurs pures en aplat qu’ils avaient découvertes chez Van der Leck dès 1916-17; et cherchent à éliminer l’effet des figures se détachant sur un fond.

2. Revue (17-32)

le premier numéro de la revue paraît en octobre 1917 avec un manifeste :

  1.  » il y a deux connaissances des temps : une ancienne et une nouvelle. L’ancienne se dirige vers l’individualisme. La nouvelle se dirige vers l’universel. Le débat de l’individualisme contre l’universel se révèle autant dans la guerre du monde que dans l’art de notre époque.
  2. La guerre détruit l’ancien monde avec son contenu : la domination individuelle à tous les points de vue.
  3. L’art nouveau a mis au jour ce que contient la nouvelle connaissance des temps : les proportions égales de l’universel et de l’individuel.
  4. la nouvelle connaissance des temps est prête à se réaliser dans tout, même dans les vie extérieure.
  5. les traditions, les dogmes et les prérogatives de l’individualisme(le naturel) s’opposent à cette réalisation.
  6. le but de la revue d’art « le style » est de faire appel à tous ceux qui croient dans la réformation de l’art et de la culture pour annihiler tout de qui empêche le développement, ainsi que ces collaborateurs ont fait dans le nouvel art plastique en supprimant la forme naturelle qui contrarie la propre expression de l’art, la conséquence la plus haute de chaque connaissance artistique.
  7. les artistes aujourd’hui ont pris part à la guerre du monde dans dans le domaine spirituel, poussés par la même connaissance contre prérogatives de l’individualisme :le caprice. Il sympathisent avec tous ceux qui combattent spirituellement ou matériellement pour la formation d’une unité internationale dans le Vie, l’Art, le Culture…. »

 

Mondrian y fera peu à peu paraître ses articles définissant la « nouvelle plastique dans la peinture » :

Cette nouvelle plastique ne saurait se parer des choses qui caractérisent la particularisation, c’est-à-dire la forme et la couleur naturelles. elle doit au contraire trouver son expression dans l’abstraction de toute forme et couelur, c’est-à-dire  dans la ligne droite et dans la couleur primaire nettement définie

(…)

De la sorte, elle déploie devant nous tout un monde de beauté universelle. Sans pour cela renoncer à l’élément généralement humain »

 

3. Principes

S. Lemoine nous explique (cf bibl)  combien il y a « le rêve d’un art pur », ce qui était déjà dans l’air du temps depuis la fin de l’impressionnisme. L’art tend alors à sa dissolution dans la vie quotidienne.

à ce sujet, un des meilleurs théoricien est Oud qui définit alors ce qu’on appelera bientôt style international. selon Oud, « le naturel doit être aboli en tout art. Le « naturel », pour un art non mimétique comme l’architecture, c’est la vieille loi rationaliste (cf Viollet le duc) qui veut que la forme obéisse à la fonction, c’est l’ossature considérée comme le squelette organique du bâtiment, c’est la hiérarchie entre l’espace servant et espace servi, entre éléments porteurs et éléments portés. « (S. Lemoine)

Oud restera toujours attaché à une conception « anatomique » de l’architecture, utilisant massivement la répétition et la symétrie, alors que Van Doesburg voulait les proscrire. Il faut attendre 1923-24 pour que celui-ci définisse une véritable théorie architecturale, grâce à ses échanges avec van Easteren et Rietveld.

en 1919, Mondrian retournera à Paris où il met au point les principes définitifs du néo-plasticisme. En 1926, il les énumère :

  • 1. »le moyen plastique doit être le plan ou le prisme rectangulaire en couelur primaire et en non -couleur (blanc noir et gris)
  • 2.l’équivalent des moyens plastiques est nécessaire (différent avec Oud)
  • 5. l’équilibre qui neutralise et annihile les moyens plastiques se fait par les rapports de proportion dans lesquels ils sont placés et qui causent le rythme vivant (…) »

II. Mondrian

Historiquement, le tableau apparaît en même temps que la perspective.

Le tableau est alors un objet déplaçable, commercialisable :

  • il peut être soustrait à son contexte d’origine, même si cela entraine une perte de sens.
  • en français, le terme « tableau » insiste sur la connotation matérielle (comme une « table dressée), ce qui est très différent du terme « picture » (image) ou « painting » ( qui insiste sur l’action de peindre

Pour Mondrian le néoplasticisme est la fin de la « culture de forme singulière ».

Matisse

« composition en noir et blanc ».1926 MoMA

« l’expression individuelle de la forme » est remplacée par l’expression universelle du rythme ».

le tableau, forme singulière est appelé à disparaître, même si cela ne peut être encore le cas en 1920, car l’architecture adéquate n’existe pas encore. Ses oeuvres restent réduite pour l’instant à n’être que des peintures, mais elles ne cherchent plus un équilibre dans leurs limites : sont centrifuges, et cherchent un équilibre dynamique, nous explique H. Damish. R. Krauss afine encore cette analyse en distinguant dans son oeuvre des oeuvres centrifuges et d’autres centripètes.

H. Damish analyse aussi son travail en terme de perspective : il part de l’analyse de Lacan selon laquelle la perspective permettait au spectateur de se repérer comme tel. Pour cela, il doit coïncider avec le point de fuite : en allemand et en italien , il s’appelle d’ailleurs point de l’œil (il punto dell ochio, Augenpunkt). Comme dans le célèbre tableau de Brunelleschi représentant la vue depuis la cathédrale de Florence, cette coïncidence du spectateur avec le point de fuite lui permet de se situer par rapport au paysage.

Chez Mondrian au contraire, les parallèle sont redressées à la verticlae. Le point de fuite est donc renvoyé à l’infini. Le spectateur ne peut plus trouver son ancrage. Le tableau est redevenu une « table » en 2 dimension, redressée à la verticale. Mondrian inverse la logique instituée au début du XVème siècle par Alberti selon laquelle le tableau devait s’ouvrir sur un espace fictif, celui de l’hsistoria.

 

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