Yann Guyonvarc’h a réuni une collection exceptionnelle d’œuvres du peintre qui sont le cœur de l’exposition : 80 œuvres exposées en proviennent, auxquelles il faut ajouter le fond du musée lui- même et quelques œuvres des musées d’Agen et du Havre. L’exposition est monumentale et permet de couvrir l’ensemble de son œuvre. elle présente des tableaux de tous les sujets et thèmes abordés par Boudin, et quelques toiles des impressionnistes plus jeunes que lui, dont Monet, qu’il initia à la peinture en plein air.
L’exposition présente aussi quelques-unes des caricatures de Monet par lesquelles il se fit d’abord remarquer par Boudin, et qui pourtant sut l’en éloigner : Monet était, grace à l’apport de Boudin, appelé à dervenir le meneur de ce mouvement avantgardiste, puis avec l’apport des Nymphéas à la fin de sa vie, un des principaux peintres modernes.
L’exposition présente aussi quelques-un des fabuleux dessins de Boudin.
On oublie en effet que Boudin n’a pas peint que les pochades qui l’ont rendu célèbres auprès des futurs impressionnistes. Il a réalisé aussi des peintures composées de manière classique après de multiples esquisses, composées ensuite pour être reprise sur une toiles plus ambitieuse présentée au salon. C’est le cas par exdemple de « anvers, la flotte anglaise vient prendre les restes des soldats enterrés dans la citadelle » de 1871 (cat 78). ce travail de croquis était constant.

« anvers, la flotte anglaise vient prendre kles restes des soldats enterrés dans la citadelle »par Boudin en 1871

esquisse préparatoire de « anvers, la flotte anglaise vient prendre kles restes des soldats enterrés dans la citadelle »par Boudin en 1871, donnée par Boudin au musée de sa ville natale
Dans l’interview que Laurent Manœuvre, commaissaire de l’exposition, donne au Figaro, il remarque
« Boudin sait ce qu’il veut peindre, en particulier les effets de lumière et d’atmosphère.
Il n’est pas dans l’expérimentation hasardeuse, mais dans une recherche constante de la vérité de la nature, notamment à travers les ciels, la mer et les variations climatiques. Cet aspect instantané de ses œuvres ne doit pas nous leurrer : c’est un gros travailleur, son approche est rigoureuse et construite, avec un travail préparatoire important, des croquis, des études, avant d’aboutir aux œuvres finales. Il a beaucoup produit, mais il a surtout énormément travaillé ! Près de quatre mille tableaux et six mille quatre cents dessins dans le fonds d’atelier conservé au Louvre ! Il y a peu d’équivalents au XIXe siècle : Gustave Moreau a produit plus de six mille cinq cents dessins, Delacroix, plus de cinq mille, tout comme Chassériau. »
Eugène Boudin. Le père de l’impressionnisme. Une collection particulière. Catalogue collectif. Ed in Fine
Par-delà les reproductions fidèles des œuvres exposées, cet ouvrage réunit de nombreux textes et documents qui permettent de mesurer l’importance de l’évènement. Un entretien entre le commissaire de l’exposition et Yann Guyonvarc’h nous explique comment s’est enrichi sa collection, appelée à devenir bientôt un musée, tant elle couvre l’ensemble de son œuvre et permet de comprendre l’apport de Boudin. Deux autres textes complètent ces analyses. Anne-Marie Bergeret-Gourbin a dirigé le musée de Honfleur où est conservée la plus grande collection française. Elle se concentre sur ses rapports avec « ses amis peintres en Normandie ».
Son texte étudie précisément comment Boudin sut intégrer le travail des peintres qu’il vénérait, comme Troyon qui le soutint en 1850 lorsque Boudin déposa au Havre une demande de bourse : « je le dis avec toute la sincérité de mon âme, non seulement Boudin est appelé à être un grand peintre, mais déjàk il peput se mettre en ligne avec la jeune école ; croyez bien que je serais très heureux que mon opinion fût de quelque poids dans la décision du coneil municipal, dans dans l’intérêt des arts, que dans celui d’un jeune homme à qui l’on ne peut s’empêcher de porter le plus vif intérêt »(le havre, archives municipales).
Les autres artistes qui sont proches de la conception que Boudin se faisait de son art sont Corot et Daubigny ou Courbet dont Boudin confiait à la mort en 1877 « sa fin nous a causé un chagrin réel, on ne se refait plus, à notre âge, de ces relations amicales qui sont doublées d’émotion, d’admiration… ». Ce texte se termine sur les plus jeunes artistes que Boudin, dont Monet qui dit lui-même « qu’il doit tout à Boudin ».
Flavie Durand-Ruel Mouraux, se concentre sur les rapport de son aïeul, célèbre marchand d’art des impressionnistes, avec Boudin.
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