Le catalogue contient trois poèmes de Eluard, Desnos et Benjamin Péret, et cinq reproductions de ses œuvres. L’exposition rassemble des dessins, peintures, et des sculptures. Pour la première fois 10 frottages de la série Histoire naturelle sont présentés.
Tériade leur consacre un article dans le uméro de Cahier d’art en mai 1926, à l’occasion de leur nouvelle présentation chez Pierre Chareau du 24 avril au 15 mai 1926.
« La terre en conception, le lent enfantement des mondes, les étapes primaires de la construction, de tendres tressaillements des sèves qui se dégagent et se forment et puis les premières synthèses de la vie. […] Cette peinture des états géologiques nous enchante par son côté neuf, sa surprise et par son romantisme scientifique, si à l’honneur aujourd’hui. Une suggestion plastique du vide, des sons qui s’amplifient en ondes calligraphiées, des dessins très subtils et très savants, en somme de belles illustrations d’un livre. »
A la suite de cette exposition, Jeanne Bucher qui en était l’organisatrice, lance une souscription pour un portfolio qui réunit enfin 34 frottages et un texte de Arp, avec qui Ernst collabore depuis longtemps (cf. le FATAGAGA,; réalisé en commun, etprésenté dans un chapitre antérieur).
Comme dans l’exposition présentée dans la galerie « au sans pareil » en 1921, les titres sont libres et poétiques. Mais on perçoit parfois un rapport avec l’image réalisée, comme pour « les mœurs des feuilles » (planche 18 du recueil). Comme dans l’exposition présentée dans la galerie « au sans pareil », Max Ernst cherche à créer une « étincelle » – le mot était d’André Breton dans la plaquette de 1921 – dans l’œil du spectateur. Cette étincelle est à l’origine de la vision que le frottage fait apparaître. Arp réécrira le texte un peu plus tard pour approfondir sa compréhension du procédé inventé en 1925 par Ernst. « Cette introduction contient la pseudo-introduction l’original les variantes de l’original le pseudo-original ainsi que les variantes du pseudo-original les apocryphes et l’incorporation de tous ces textes en apocryphe original […] »
Arp y fait allusion à un texte paru le 1er octobre 1927 dans le numéro 9-10 de « la Révolution surréaliste », dans lequel Max >Ernst racontait un souvenir d’enfance datable de 1897 environ, dans lequel son père, peintre amateur, l’initiait à la peinture animée : dans ce souvenir, son père sort alors de son pantalon un gros crayon mou pour s’attaquer à un panneau d’acajou pour lui donner « des formes nouvelles, surprenantes, abjectes ». « Avec des efforts effrénés, [mon père] fait tourner et bondir autour de mon lit cette abominable toupie, qui contient toutes les horreurs ». Ce souvenir est sans doute à l’origine de son invention du frottage en août 1925 près de Nantes. Cette invention répond à l’invention de l’écriture automatique par Breton et Soupault, qui leurs avait permis d’écrire les Champs magnétiques en 1919.
Pour Max Ernst, le frottage restitue l’infinie variété du réel. Après les premières planches consacrées au végétal et au minéral, les animaux apparaissent à partir de la planche 24 Les éclairs au-dessous de quatorze ans, puis un œil à la planche 29 et enfin un être humain à la planche 34.
Sur le frottage, il faut encore renvoyer à deux autres textes :
- dans le n°6-7 des Cahiers d’art Max Ernst, dans « au delà de la peinture », consacre un texte « Histoire d’une histoire naturelle » au frottage, avant « la mise sous whisky marin » consacré au collage et « identité instantanée » à son identité « convulsive »
Le texte consacré au frottage divise ces oeuvres en quatre temps
- mes dessins publiés dans la Révolution surréaliste de octobre 1927
- sa décpiverte me 10 août 1925
- de 1925 à 1936, la date de la publication de ce texte. - le texte « château étoilé de Breton dans le n°8 du Minotaure publié en juin 1936, illustré de 8 frottages de Max Ernst
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