Joëlle Pijaudier-Cabot est la commissaire de la première exposition consacrée par un musée fraçais depuis la grande rétrospective du Centre Pompidou en 2007. Cette exposition se concentre sur les œuvres réalisées depuis 2010, dont la plupart n’ont jamais été montrées.
Née en 1943, Annette Messager est une artiste majeure de la scène contemporaine internationale, et a reçu en 2005 le Lion d’Or de la Biennale de Venise, où elle représentait la France. Elle s’est fait connaître par des œuvres où se mêlent le bricolage, le jeu, et des éléments divers, comme des dessins, des photos, des peluches, des animaux naturalisés… comme si elle cherchait à mettre à jour un monde disparu à la manière d’un ethnologue. Depuis une dizaine d’années, les installations sont plus inquiétantes, autour de corps souvent fragmentés ou disloqués, et animés, comme dans un pantomime expressionniste. Dans les dernières œuvres qu’on découvre ici, le monde paraît pétrifié, carbonisé comme si une catastrophe nous avait laissé en présence de résidus éparpillés et pourtant étouffants. Au cœur de l’exposition, 19 objets miniatures en aluminium noir, accrochés au plafond, font danser des ombres inquiétantes au gré d’ampoules qui oscillent. « ce sont des matériaux carbonisés, qui doivent être souterrains et qui se retrouvent en l’air ». L‘artiste semble avoir élargi sa réflexion qui portait souvent sur des corps démembrés au corps même de notre planète souffrante. Le propos est grave, mais l’esprit de jeu qui prévalait autrefois dans son œuvre demeure, et ramène un peu d’humour et de légèreté dans notre visite.
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