les natures mortes de Jawlensky

Les natures mortes de Jawkensky étaient exposées l’an dernier La piscine à Roubaix puis à Marseille en 2021-22. Lextraits sont inssus du catalogue publié alors chez Gallimard.

l’exposition montrait combien le peintre a forgé son style au contact des artistes rencontrés à Munich ; il y arrive en 1896 de Russie, et suit alors les cours de Anton Azbe avec sa compagne Marianne von Werefkin.


La « nature morte avec livre et pichet » témoigne de l’influence de l’école de Munich sur ses débuts, avec ses tons gris et bruns et ses empâtements.
 

la « table noire » de 1901 témoigne de son intérêt pour la composition, avec le rabattement du plan de la table dans la surface du tableau. Jawlensky est de plus en plus influencé par les nabis : « se basant sur le concept de synthèse tel que l’avait défini Gauguin, ces artistes aspiraient à articuler apparence extérieure et évocation de l’intériorité » (Angélica Affentranger-Kirchrath dans « méditations sur les fleurs et les couleurs » dans le catalogue de l’exposition). Cela le conduit à inventer un nouvel espace, plus mobile.

Cet espace s’est peu à peu affirmé au fil de son travail par série, tel qu’il l’élabora à partir de sa première série réalisée pendant la première guerre.
Jawlensky était contraint de rester toujours au même lieu et de peindre toujours la même vue, de Saint Prex en Suisse. Voici deux versions différentes dans lesquelles on voit les motifs et les couleurs gagner en autonomie.


Dans le même temps, il s’est intéressé à nouveau aux natures mortes comme on le voit ci-dessous.
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Dès cette époque, il donne de plus en plus de force aux couleurs et aux formes. Cela s’accentuera encore quand au début des années 30, alors même qu’il traverse une grave crise existentielle.
Depuis 1929, il se sait atteint d’une polyarthrite incurable qui allait le clouer au lit de plus en plus, alors même que les nazis l’empêchent de plus en plus d’exposer.
Dans ce contexte très sombre, les fleurs envahissent davantage son cadre de vie et son œuvre. Chaque jour de 1934 à 1937, son épouse Hélène et son assistante Lisa Kümmel réarrangeait les bouquets qui sont un réconfort importants pour le peintre qui ne peut plus désormais quitter sa chambre. Angelica Jawlensky Bianconi attribue aux quelques 200 natures mortes qui sont alors crées la même importance qu’aux visages qui ont fait la célébrité du peintre. « il ne s’agissait pas pour lui de simplement reproduire ce qu’il voit, mais de condenser les données visuelles pour les affranchir de tout contexte descriptif en une accentuation dynamique des couleurs.
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Comme dans les méditation, les larges coups de pinceau horizontaux sont déterminants. Intériorisant la réalité observée, Jawlensky crée des images au parfum de fleur, non pas les fleurs elles-mêmes, mais l’essence de la fleur.
Ce qu’il saisit, c’est la floraison – de manière semblable à Paul Klee, qui dans son tableau précisément intitulé « Floraison », de 1934, avait cadpturé le phénomène de la croissance et du devenir .’ « (Angelica Affentranger-Kirchrath in catalogue »jawlensky, la promesse du visage » p76). Ces bouquets n’avaient jamais été analysés à leur juste place : face à ses visages dans lesquels il cherchait à saisir une représentation de la face divine, ou au moins une transcendance, ses fleurs témoignent de la joie simple de l’existence terrestre.

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