Man Ray est d’abord un artiste. Même si on le considère aujourd’hui comme un des principaux photographes du milieu du XXème siècle, il commence par peindre. Vers 1915, ses premiers clichés cherchent à restituer ses œuvres picturales. Vers 1920 – seconde étape de son évolution – la grande collectionneuse Catherine Dreier lui demande de photographier sa collection d’oeuvre d’art. Dès lors se pose pour lui la question de sa liberté artistique. Il n’a jamais dit apprécier ce travail servile sur les œuvres d’autrui.
Le photographe de sculpture peut se sentir plus libre d’interpréter les œuvres qu’il prend pour sujet. Dans l’exposition présentée au Centre Pompidou de Metz en ce moment, les clichés pris par Stephen Haweis et Henry Coles d’après le « penseur » de Rodin, de superbes épreuves au charbon, témoignent d’abord de la sensibilité de leur regard. il ne s’agit pas d’abord de réaliser un document objectif, mais de saisir le tremblement particulier de la surface des œuvres de Rodin. Comme chez les impressionnistes à la même époque, les formes semblent palpiter sous les vibrations lumineuses.
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