figurer la création du monde

Florian Métral explique dès l’introduction la nouveauté et la rigueur de son entreprise : « plutôt que d’offrir une étude systématique, j’ai cherché à mettre en lumière les principales orientations de l’iconographie de la création du monde à la Renaissance. Marquant le retour de la thématique cosmogonique dans les champ des grands décours peints et s’établissant comme un modèle immédiat et incontournable pour tout le XVIème siècle, les fresques de Michel-Ange occupent inévitablement une place centrale dans ce travail. Le deuxième chapitre de ce livre leur est ainsi presque entièrement consacré », en utilisant les méthodes initiées par D.Arasse et H.Damish pour pouvoir en renouveler les interprétations : Ces fresques manifestent de véritables écarts au sein d’un thème récurrent à cette époque. L’analyse de ces décalages permet de comprendre ce qui est en jeu dans ces œuvres et le choix de leur thématique. Florian Métral l’explicite dès son introduction : « Bien qu’elle ne soit pas le seul thème iconographique pouvant donner lieu à une telle étude, la création du monde se présente comme un champ d’investigation exemplaire pour examiner plus en détail la correspondance qui s’instaure entre la pratique de l’artiste et le travail du dieu créateur. De manière bien naturelle en effet, elle invite les artistes, par un procédé de mise en abyme tout à fait caractéristique, à un retour sur leur propre pratique, à un exercice de réflexivité où l’art – comme faculté de création de formes – se met littéralement en scène.  » Florian Métral relie la Renaissance à cette soif de comprendre et de représenter la création du monde. Sans doute n’est-il pas anodin de voir alors les artistes créer une image qui représente elle-même la création. F. Métral nous pose la question moderniste d’un art à la recherche de sa propre essence. On pense aux analyses de Greenberg qui voyait dans le Modernisme une tendance à l’auto-critique. Chaque art, disait Greenberg, s’interroge sur la nature de son médium, et cherche à l’épurer de tout autre recherche. Dans les analyses de Florian Médral, la représentation d’un Dieu omnipotent ne déguiserait-elle finalement qu’une question sur ses propres pouvoirs?

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