« Je suis innocent » – Adel Abdessemed au Centre Georges-Pompidou

Practice ZERO TOLERANCE  est au centre de l’exposition du centre Pompidou. Des carcasses de voitures, moulées en béton comme pour évoquer les mobilier urbain de nos banlieux, rappellent les voitures incendiées lors des émeutes de 2005.

Adel Abdessemed fige la violence dans la pierre industrielle omniprésente dans les cités d’HLM, tout en utilisant la technique du moulage,emprunt aux grands arts du passé. Ce tiraillement entre la violence du monde actuel et les Beaux Arts, est caractéristique d’Adel Abdessemed. Né en 1971 à Constantine en Algérie, Il était encore en Algérie au début des années 90, lors des conflits permanents que vivait le pays. L’assassinat du directeur de l’Ecole des Beaux-Arts d’Alger, où il étudiait, le poussa alors à quitter l’Algérie pour la France.

L’autre oeuvre phare de l’exposition,  Décor (2012), montre quatre Christ alignés sur un mur dont les corps sont modelés par un fil de fer barbelé à double-lame. L’oeuvre a été présentée l’été dernier aux côtés du retable d’Issenheim de Grünewald : comme son illustre modèle, Abdessemed veut montrer l’agonie du Christ.

L’artiste utilise toutes les armes de l’image moderne et entend les retourner contre la société… La démesure de ses sculptures, comme le coup de tête de Zidane moulé devant le centre Pompidou, la violence de ses vidéos, comme dans « usine » de 2008 où des animaux, restés seuls après quelques catastrophes planétaires (?) s’entre dévorent, la violence encore de « Who’s Afraid of the Big Bad Wolf ? » un panneau où s’entassent des animaux taxidermisés légèrement brulés au chalumeau, le tout à la taille du Guernica de Piasso…

Le système paraît rodé et fonctionne. Pinault son principal collectionneur en atteste!

Mais le soin apporté aux oeuvre nous laisse songeur. Les fils barbelés sont soudés avec minutie. Le béton des voitures est net. Le décalage entre la violence de ce qu’il veut montrer et ses oeuvres nous fait craindre que l’artiste n’ai déjà été récupéré par la société qu’il veut critiquer.

Je suis innocent. Au Centre Georges-PompidouParis 4e. Du mercredi au lundi de 11 heures à 21 heures. Entrée : de 11 € à 13 €. Jusqu’au 7 janvier.Centrepompidou.fr

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