Biennale de Venise Jusqu’au 24 novembre

Tous les deux ans, le monde artistique converge vers Venise. L’essentiel de l’évènement se divise en deux lieux, l’Arsenal et les Gardini, auxquels il faut ajouter toues les pavillons nationaux dispersées dans la ville. M. Gioni voit grand, pour son exposition de l’Arsenal, baptisée « Le Palais encyclopédique ». Des centaines d’œuvres, réunissent les plus grands artistes actuels avec 150 jeunes. On peut être séduit par les mélanges de ces horizons, qui reflètent la dispersion, voir le chaos actuel du monde artistique. On peut aussi être séduit par des œuvres étranges qui reflètent le merveilleux que Gioni voudrait réinsuffler dans ce paysage.

tumblr_mnmr81cC2e1qcrxw5o3_1280Mais la surprise est plus grande encore dans les pavillons nationaux. Il faut absolument voir le pavillon belge où Berlinde de Bruckere (cf. l’article sur « les papesses » ci-après) présente une œuvre envoutante sur des résidus de corps plongés dans la pénombre.

 

 

 

 

Sala. ravel, ravel, unravel

Il faut voir aussi l’œuvre d’Anri Sala qui représente la France. On avait déjà pu apprécier son travail en 2012 au Centre Pompidou : l’artiste y mêlait l’image et le son sur différents écrans, nous entrainant alors dans des découvertes à la fois spatiales et temporelles, véritable  métaphore d’une mémoire peu à peu retrouvée. A Venise, Sala présente « Ravel Ravel Unravel », une installation de vidéo absolument extraordinaire. Le titre en appelle aux verbes anglais «to ravel», emmêler  ou «to unravel», démêler : comme s’il fallait revenir sur l’histoire franco-allemand, les deux pays ont échangé leurs pavillons. Sala présente ses vidéos dans le pavillon habituellement réservé à l’Allemagne. Il entremêle deux interprétations du «Concerto pour la main gauche» composé par Ravel pour le pianiste autrichien Paul Wittgenstein, amputé du bras droit lors de la Première guerre mondiale, et réfugié à New York pendant le nazisme. Les deux pianistes ont enregistré l’œuvre à des tempi légèrement différent, comme si leurs deux mains pouvaient se courir après,  parfois se dépasser, travailler de concert, ou au contraire devenir chaos. Un Lion d’or est décerné tous les deux ans au pavillon le plus convaincant. Contre toute attente ce n’est pas Sala qui l’emporte mais le pavillon angolais. Effectivement, le pavillon présentait bien des chefs-d’œuvre, mais de Pontormo ou de Piero della Francesca… ces œuvres du passé sont superbes, mais où est passé l’art contemporain ? Dans les photos de «Luanda Encyclopedic City» d’Edson Chagas, disposées en piles prêtes à l’emploi pour que chacun puisse se faire son port­folio personnel? Le lion d’or est-il à décerner à chaque visiteur ?

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