dessin de bonnard

Les dessins de bonnard sont rapides et décisifs.
Il travaille souvent de mémoire. Ce filtre est nécessaire pour qu’il opère des choix.
Ces choix sont visibles dans les plans et volumes qu’il suggère.


Antoine Terrasse (dans « pierre bonnard ». Gallimard 1967) relève sa définition du dessin :
« le dessin, c’est la sensation; la couleur, c’est le raisonnement ».
Cette définition est inattendue, tant elle va à l’encontre de ce qu’on pensait du dessin depuis le XVIIIème où sa précision le rapprochait de la clarté de la pensée philosophique. Ingres pensait alors que le dessin devait tendre vers une pureté absolue, de façon à mieux répondre à un « dessein », un projet.
Dans le catalogue de l’exposition actuelle sur Bonnard (2021-22) au musée de Grenoble, Leïla Jarbouai remarque que « pour lui, comme pour Gauguin avant lui, « savoir dessiner, ce n’est pas dessiner bien » : le dessin n’est pas du savoir-faire, mais un savoir-voir qui consiste justement à tenter de se débarrasser du savoir. Dans chaque dessin, il cherche à retrouver un rapport neuf aux êtres et aux choses et à exprimer la sensation et l’émotion qui lui procurent les apparences ».

« Dans de nombreux dessin de paysages, l’artiste tente de capter rapidement les effets mobiles de la lumière et de transcrire une atmosphère qui l’a saisi : « Les effets de lumière changent trop vite. Je fais de petits croquis et note les couleurs. », comme on peut le voir ci-dessus.
Ces carnets sont d’un aspect modeste, comme si Bonnard se défiait d’une tendance esthétisante. Le « crayon mal taillé et le papier ordinaire permet de rendre compte de la mobilité de sa vision, de ses hésitations ».

Je vous propose de nous laisser guider pour cela par ses photos : le réglage de la sensibilité de ses clichés produit le même effet que ses dessins. Ce travail de notations rapides qui suggèrent plus qu’elle ne décrivent.
Je vous propose de partir des photos suivantes, au crayon puis au lavis :





 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Voici les premiers travaux réalisés :


le crayon de catherine est très beau : les formes sont suggérées par le contraste à gauche du bras et par la lumière qui se soude aux jambes sur la droite.
Dans le lavis, il faut faire de même dans un second temps, et les contour peuvent disparaître totalement.
 
 
 
 
 
 
dans un second temps, je vous propose de travailler d’après les arbres suivants. Comme pour les dessins d’après Bonnard, il s’agit de privilégier la vue d’ensemble sur le détail. Il faut donc s’empêcher de « focaliser » – ce que nous faisons en permanence. Il faut s’empêcher de regarder quelque chose en particulier, de façon précise. Gardons la vue d’ensemble en regardant tout, et rien. Comme dans une détente de tous les muscles, et en particulier ceux des yeux. Essayons de reproduire alors sur la feuille ce que nous voyons alors. Cet état vague où nous voyons tout, de façon uniforme. Cela correspond sans doute à la vue d’un nouveau né. Il découvre tout, et tout l’intéresse. Mais il ne sait pas encore sur quoi se focaliser.
Cet état nous permet de nous déprendre de nos certitudes face au réel. Cela nous empêche de voir ce que nous savons déjà. Nous sommes alors dans un état de liberté du regard.



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
voici un superbe dessin réalisé sur la photo 1. Hélène a d’abord tout travaillé de façon légère, avant de monter progressivement les noirs et les contrastes avec le blanc de la surface de neige. Cette patience lui a permis de repousser le temps des décisions, avant de réellement voir « se lever le paysage », comme le disait Daniel Arasse en attendant de vant la Joconde de voir « se lever » le tableau, avant d’oublier tout ce qu’on sait de ce qu’on voit, poru enfin commencer à voir :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

voici quelques dessins réalisés sur la photo 2. Celui de Catherine correspond davantage à cette absence de décision première pour voir, sans se focaliser trop vite sur les branches ou le tronc :


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

voici déjà le dessins réalisé par Florence sur la photo 3 :

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