Comme nous l’avons déjà vu, la plupart des ready-made sont aujourd’ »hui des répliques des années 60 : « un autre aspect du ready-made est qu’il n’a rien d’unique… la réplique d’un ready-made transmet le même message, en fait presque tous les ready-made existant aujourd’hui ne sont pas des orginaux au sens reçu du terme » (marcadéP471)
En 61 MD se souvient que l’intention première du ready-made est d’ « essayer d’en finir complétement avec l’art. ». Alloway, le critique du Pop’art demande à Marcel Duchamp
- « voulez-vous vraiment détruire l’art ? »
et MD répond :
- « je ne veux pas détruire l’art pour qui que ce soit d’autre, que pour mon propre comte, c’est tout » (cf Marcadé P471)
Tinguely. « méta-matic 17″. 1959
Cesar. « Ricard ». 1962
l’art des années 60 s’est largement nourri du travail de MD. L’objet est omniprésent dans le travail des nouveau réalistes.
On peut penser au compressions de Cesar qui réutilise les voitures compressées dans les casses. Au départ, son travail ne consiste aussi que dans le choi des tas de métal, qu’il promeut au rang d’oeuvre d’art.
on peut penser au travail de Tinguely qui réutilise les rebuts de la société pour faire des sortes de machines inutiles.
Par delà les amitiés -MD ne cesse de participer à leurs évènements, au vernissages et autres tirs de Niki de St Phalle… les différences sont innombrables.
MD : « ce néo-dada qui se nomme maintenant nouveau réalisme, pop art, assemblage etc’est une distraction à bon marché qui vit de ce que dada a fait. Lorsque j’ai découvert les ready-made, j’espérais décourager le carnaval d’esthétisme. Mais les néo-dadaïstes utilisent les ready-made pour leur découvrir une valeur esthétique ? Je leur ai jeté le porte-bouteilles et l’urinoir à la tête comme une provocation et voilà qu’ils admirent la beauté esthétique. »
Pour comprendre l’attitude de MD, il faut bien prendre conscience de sa volonté non dogmatique. Il dit n’avoir pas été influencé par la pensée orientale, pourtant John cage raconte « mon intention était d’être avec lui aussi souvent que les circonstances le permettaient et de laisser advenir les choses plutôt que de les provoquer. C’est aussi une idée orientale. Maitre Eckhart dit que ce qui nous rend parfait ce n’est pas ce que nous faisons mais ce qui nous arrive. Ainsi, connaissons-nous Marcel non en lui posant des questions mais en étant avec lui ». (cf. marcadé p.473)
Effectivement MD dit ds ses entretiens avec Charbonnier :
« les contemporains n’ont aucun sens de la valeur de leur époque. (…) il y a ce côté élasticité du temps, qui change tout, et qui corrobore mon idée de ne pas chercher la vérité ou le faux nulle part – de « laisser pisser le mérinos », comme on dit. Et ce qui est au fond le côté sympathique de la vie, c’est de ne pas savoir ce qui se passe. Parce que ceux qui savent ce qui se passe se figent dans un cadre dangereux – dangereux pour personne, mais dangereux pour moi. »
Et quand on lui demande pourquoi il a arrêté de peindre en 23 :
« je me suis arrêté peut-être à moitié par … à moitié par paresse ou par manque d’idées… (…)Je n’ai pas de but net, en tout cas social. Je ne veux pas arriver au Panthéon ni [finir]comme un clochard…(…) la vie est une chose délicieuse si vous voulez… (…)la chose importante, c’est de vivre et d’avoir un comportement. »(marcadé p473)
Ce qui importe c’est de pouvoir continuer à être ainsi :
« je mets en place un homme, un individu ; un demi-dieu qui, s’il n’est pas écrasé par l’opposition qu’il soulèvera, s’imposera et conquerra une position de surplomb au dessus de ce nivellement total dû à la grande masse du public .(…) après tout, je crois que la vie est aujourd’hui l’expression d’un individu. Même si dans 200 000 nous sommes un conglomérat massif d’âmes qui doivent faire tout ce que fait le voisin. Je ne m’intéresse pas à cette société ».
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