Duchamp et l’érotisme

Dans les années 50, MD réalise des moulages en plâtre à connotation sexuelle. On ne sait pas s’il s’agit de vrais moulages.

la feuille de vigne sert normalement à cacher le sexe masculin, mais est ici inversée doublement : il s’agit d’un sexe féminin et non plus d’un sexe masculin…et au lieu d’une cavité, la fente de ce sexe féminin est en relief.

la sculpture n’est véritablement visible que dans la présentation photographique sur la revue de Breton « le surréalisme, même », grace à un éclairage qui inverse les volumes et les creux.

Forme phallique qui provient de l’armature de la femme de « Etant donné »

toutes ces sculptures envisagent les deux corps masuclin et feminin comme des renversements l’un de l’autre, comme on peut le voir dans les dessins de la bouteille de Klein : l’inversion des deux volumes, comme des deux sexes permet d’atteindre un espace nouveau. Marcel Duchamp a pu découvrir cette réflexion dans les livres qu’il consultait à la bibliothèque Ste Geneviève, comme dans les dessins de Giambatista della Porta.

Étant donné 1. la chute d’eau 2. le gaz d’éclairage (46-66)
En 46, MD vit une relation passionnelle et secrète avec la sculptrice brésilienne Maria Martins. L’œuvre est enfin une réification de son amour, comme l’envers du grand verre.
Toute une série d’œuvre entourent l’œuvre principale révélée après sa mort.

l’œuvre est analysée de diverses manières :

inversion naturaliste du grand verre

dans le grand verre, la mariée est un corps quadridimensionnel représentée avant l’amour
dans « Etant donné », elle a pris corps, de même que l’énergie électrique qui symbolisait l’orgasme, et l’eau qui symbolisait le sperme qui éclaboussait la scène.

cet illusionnisme est photographique : le paysage est une photographie d’un paysage réel suisse retouchée. le chromatisme un peu forcé lui-même est une allusion aux photographies de l’époque où l’on retouchait les couleurs pour les rendre plus attrayantes.
le corps représenté par un peau de cochon sur un volume, reprend une idée de Rodin dans un lettre : il analysait alors la photographie, comparant « l’image scientifique où le temps est brusquement suspendu » à l’image artistique, synthèse de différents moments d’une même attitude, et il écrit : « il y a une basse exactitude, celle de la photographie et du moulage ».
Pour lui le moulage comme dans « étant donné » est comparable à la photo.

rôle du spectateur

mise en scène du regard par la métaphore de l’appareil photo et du spectateur qui voit se sachant vu