Le grand verre

  1. élaboration

MD commence à y travailler alors qu’il séjourne en 1912 à Munich, alors même que Kandinsky publie « du spirituel dans l’art ».
MD dessine « la mariée mise à nu par ses célibataires », premier travail qui témoigne de sa découverte de l’alchimie : la vierge est déshabillée et symbolise le plomb qui est transmuée en or dans le « mariage philosophique ». le plomb subit alors la liquéfaction et les personnages deviennent des machines.
« Avec le changement de la matière inerte en œuvre d’art, une véritable transsubstantiation a lieu et le rôle important du spectateur est de déterminer le poids de l’œuvre sur la bascule esthétique » (Duchamp dans art news en 1957)

Marcel Duchamp " Mariée.1912

Marcel Duchamp. « Mariée ».1912

En 1912, il réalise aussi « le roi et la reine entourés de nus vite »où le couple devient un célibataire et une mariée. Puis « le roi et la reine traversés par des nus vites », puis « le passage de la Vierge à la mariée », puis « mariée »,  « juxtaposition d’élément mécaniques et de formes viscérales ».

 
 
 
 
 
 
 
 
En 1913-15 il continue par Glissière contenant un moulin à eau en métaux voisins qui représente une machine coulissant sur ses deux guides, allégorie de l’acte sexuel.

Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

Marcel Duchamp. « Glissière ».1913-15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

Marcel Duchamp. « neuf moules malics. « .1914-15

En 1913, commence l’élaboration des Neuf « moules mâlic ».

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

Marcel Duchamp. « la mariée mise à nue par ses célibataires, même « .1913-23

Il fait une esquisse qui divise le panneau en deux, la mariée en haut, et « les célibataires » devant servir de base architectonique à la mariée, celle-ci devient une sorte d’apothéose de la virginité ». Entre les deux une barrière, qui peut être considérée comme une image de la robe de la mariée que les célibataires veulent mettre à nu.

Près des célibataires, une « machine à vapeur » qui mène au « moteur à explosion », puis à une « puissance timide » qui, « distribuée aux cylindres bien faibles, à la portée des « étincelles de sa vie constante », sert à l’épanouissement de cette vierge arrivée au terme de son désir ».

L’œuvre est constituées de deux plaques de verre (1,76×2,72cm)sur lesquelles, MD a dessiné avec du fil de plomb. Les neufs moules mâlic sont peints au minium et représentent des militaires ou des gens en costumes comme un chasseur de café, un croquemort …près d’eux le chariot est censé être mobile sur les glissières.
A leur droite, les éclaboussures montrent le gaz qui s’est liquéfié et qui est projeté en avant vers les « témoins oculistes (les cones) qui sont des voyeurs comme on les retrouvera dans « étant donné »

L’œuvre cherche ainsi à montrer le désir. Mais aussi la mariée est réduite à un insecte et les célibataires à des soldats, comme si MD restait sceptique face à l’amour.

Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

Man Ray. « élevage de poussière « .1920

MD demande à Man ray de faire cette photo de l’œuvre entreposée à l’horizontale, réalisant une idée des notes « laisser tomber la poussière sur cette partie, une poussière de 3 ou 4 mois et essuyer bien autour de façon à ce que cette poussière soit une sorte de couleur ».

La première exposition publique eut lieu en 1926 à l’exposition internationale d’art moderne du Brooklyn Museum, de façon à ce qu’on puisse voir au travers. C’est au retour de l’exposition que le verre fut fêlé…
il fut réparé en 1936 lors d’un passage de MD aux USA et présenté en 43 aux côté de Guernica au MoMA, comme deux des principaux chef-d’œuvre du XX°.
 

  1. Le grand verre et la perspective

Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

Dürer. le dessinateur du modèle féminin. « .1525

On peut comparer le grand verre au dessin de Dürer pour l’ouvrage « instruction pour la mesure »..le modèle y est séparé par le verre. La femme est déshabillée par le peintre, par son regard qui traverse le verre.L’expérience visuelle est un désir où le sujet fait l’expérience de son regard. mais il n’obtient qu’une illusion

  1. commentaire

Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

Marcel Duchamp. « boite verte »

la « boîte verte » contient 94 fac-similés de textes et dessins faits entre 12 et 17. Parfois il en parle à Kiesler comme du « manuscrit » du grand verre. Comme si l’œuvre elle-même n’était plus nécessaire.
Breton publie dans le minotaure une analyse du grand verre à la suite de la publication de la boîte verte sous le titre « phare de la mariée » : avec le grand verre, dit-il, la « stupide » activité de la peinture à la main était révolue une fois pour toutes. « il est inacceptable que le dessin et la peinture en soient au même stade que l’écriture avant Gutenberg »

  1. le grand verre et l’Optique

    Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

    Marcel Duchamp. « Tu m’ »1918


    MD ne cesse de s’intéresser à l’optique, comme on peu le voir en 1918 dans la toile « tu m’ » où, outre le pied de nez qu’il fait à la peinture dans le titre sacrilège où il suggère que la peinture l’ »emmerde », il enumère tous les moyens de représenter des objets de façon mimétique. Lorsqu’on compare ces représentations à une photo de son atelier, comme celui de New York en 1918, on voit répertoriés tous les ombres et autres projections de ses reray-made.

    Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

    photo de l’atelier de New York en 1918″


     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Dès 1912, il s’intéresse aux anaglyphes, images imprimées qui peuvent être vues en relief grâce à des filtres de couleur, anticipant uen pratique qui deviendra courante dans les années 50.

    Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

    « Marcel Duchamp. rotative plaque de verre. « 1920


    Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

    « Marcel Duchamp. rotative plaque de verre. « 1920


     
     
     
     
     
     
     

    En 1920, il imagine les « rotative plaques de verre » qui reconstitue un seul dessin si on se met à un point précis.
    Comme dans le travail de trompe l’œil à la renaissance, qui a un sens symbolique.

    Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

    « Georges Rousse »2006


    C’est un peu comme dans le travail de George Rousse : l’œuvre ne prend sens, que si elle est vue d’un point précis, comme dans « Baldwin » en 2006.Dans ce dernier cas, il s’agit d’insister sur la place de l’homme dans le monde, comme en témoigne ses photos sur des lieux délabrés.
     
     
     
     
     
     
     

    En 1926, il tourne avec Man ray et Allégret 7 mn de plans fixes montrant 17 disques en mouvement sur des phrases de RroseSélavy.
    En 1924, il trouve aussi un mécène (Doucet) qui finance « rotative demi-sphère (optique de précision) qui fait appel même à un ingénieur pour régler le problème du moteur.
    En 1935, il se présente au concours Lépine crée en 1902 pour récompenser les inventeurs français. Il obteind une mention honorable dans la catégorie des « arts industriels ». ces disques crées illusions de 3° dimension par leur mouvement.

    Toutes ces inventions crée du merveilleux, comme si MD voulait sortir de l’art purement rétinien.

    1. répliques et duplication

    Marcel Duchamp " Glissière. 1913-15

    « Marcel Duchamp. boîte en valise »1936


    La notion d’original avait déjà été renversée par le ready-made, dont Duchamp fit de nombreuses copies comme dans la « boite en valise », sorte de musée réduit de toute son oeuvre.
    A partir du début des années 60, on lui demande des répliques de ses ready-made historiques qui ont souvent disparus.
    En 64, il édite en 8 exemplaires des 13 ready-made historiques ; comme ceux-ci ont été perdus, il fait réaliser des croquis par un dessinateur industriel à partir de photographie d’époque et les qualifie de « ready-made à la puissance carrée ».

    En 1961, pour l’exposition « le mouvement » organisée en 61 par Spoerry et pontus Hulten à stockholm, il fit une réplique du « grand verre ». Md l’a signé comme une « copie conforme », comme pour mieu détruire encore la notion d’art attachée à l’objet seul.

    Dans les années 60, Richard Hamilton continue ce travail de publication : il publie une version typo de la boîte verte puis réalise des répliques pour la 2nde rétrospective de MD à la Tate Gallery à Londres.
    Un 3° « grand verre » est réalisé. Pour MD, il ne s’agit pas de copie, mais d’un multiple.

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